On vous l’annonçait brièvement la semaine dernière : samedi, le Groupe Passerelle a lancé depuis la Nuit blanche parisienne la 6e édition de l’Opline Prize, le premier Prix d’art contemporain en ligne où les internautes désignent le vainqueur. 
« Ça avait commencé comme une manière de profiter des réseaux pour permettre aux citoyens de donner leur avis sur des oeuvres d’art, se souvient Marcel Desvergne, le président d’Opline. En venant depuis deux ans au Node présenter notre prix, en choisissant la thématique “Identités multiples à l’ère du numérique” pour cette année, nous nous intégrons plus que jamais dans l’écosystème numérique mondial et tendons à montrer que l’art contemporain est de plus en plus en phase avec ce que nous vivons. »


Et, en effet, les artistes retenus pour cette édition montrent combien les arts numériques soulèvent d’intéressantes questions sur une ère digitale qui n’en est qu’à son commencement. Qui/que sommes-nous face aux machines, face à la réalité virtuelle, face aux trucages à la Photoshop, face à l’omniprésence de la toile et des réseaux ? semblent se demander les 10 artistes en compétition cette année. Une sélection de haut vol et largement internationale (de g. à dr. et de haut en bas), où la Norvégienne Pia Myrvold, la Coréenne Yuk Anyoung, l’Israélienne Tami Notsani, le Franco-Algérien YAK alias Yacine Aït Kaci, côtoient les Français(es) France Cadet, une ex-scientifique dont l’art traduit la fascination pour les cyborgs et autres androïdes, Esther Segal, Samuel Bianchini, Pascal Haudressy, Christophe Weber et ses strips numériques mis en situation, et Camille Moravia, l’une des premières artistes Facebook.


Ce haut niveau, on le doit au commissariat conduit par l’invitée d’honneur Catherine Ikam, activiste pionnière des arts numériques depuis les années 1980, avec à ses côtés la décoiffante artiste Orlan et trois critiques d’art, Christian Gattinoni, Alexia Guggémos et Dominique Moulon. Tous seront présents, le jour de la remise du Prix au lauréat, pour une grande table ronde au CAPC le 29 novembre, jour où l’on vernira aussi une expo Catherine Ikam à la Galerie D.X. La veille, le 28, s’annonce un “worklab” entre artistes et entreprises actrices du numérique à l’Institut culturel Bernard Magrez.


D’ici-là, chacun est appelé à voter pour l’artiste de son choix. L’an dernier, le Prix avait recueilli quelque 10 000 votes et fait grimper le nombre de followers sur Facebook au-dessus de la barre des 100 000. Le fait qu’une oeuvre d’art du lauréat est à gagner à la fin par tirage au sort n’est certainement pas étranger à ce succès grandissant. • SLJ

Vote jusqu’au 25 novembre sur www.oplineprize.com
Présentation par sa coordinatrice Michèle Robine lors de la Nuit du Web (Semaine digitale), le 17 octobre.

Photo :  © DR / Courtesy des artistes et Opline Prize