Tout change mais rien ne change. En fin de semaine dernière, une partie de l’équipe de « Mozart l’opéra rock, le concert symphonique » avait maintenu sa tournée promo malgré le report de 4 mois lié à la situation en Ukraine. 


Le pays en pleine tourmente a en effet obligé V.Dest, la maison de production, à chambouler son calendrier et pour cause : la partie symphonique a été créée avec l’Orchestre national de Kiev, cloué au sol depuis le début des événements. Ainsi, la date de Bordeaux, prévue le 4 juin à la Patinoire Mériadeck, a dû être décalée (au siège près) au 14 octobre. Une décision difficile mais « humaine », soutient Thierry Chassary, le directeur de production : « Il y a bien sûr des raisons techniques : moins de deux mois, c’était trop court pour trouver et travailler avec un autre orchestre tout en gardant le niveau de qualité. Mais, surtout, on se voyait mal demander aux musiciens de quitter leur famille vu la tension qui règne dans le pays. »


Un acte de reconnaissance, aussi, à l’égard de cet orchestre qui a contribué au succès de l’aventure. « Un vrai challenge, se souvient Thierry Chassary. Malgré sa réussite, la comédie musicale n’avait pas tourné dans les pays de l’Est alors, avec l’aval de Dove Attia et Albert Cohen, nous avons créé cette version symphonique. Le succès a été phénoménal : le bouche à oreille a été tel qu’on a pu faire 10 dates à Kiev, Moscou et Saint-Pétersbourg, devant 50 000 personnes au total. »


Pas question, donc, de laisser l’orchestre sur le bord du chemin, d’autant plus que les têtes d’affiche elles-mêmes – les mêmes que dans la comédie musicale – ont approuvé d’emblée, en dépit des conséquences sur leurs agendas d’automne déjà chargés. « Je crois vraiment en ce projet alors, le report, j’ai dit oui tout de suite, note Mikelangelo Loconte. En fait, avant même la fin de la tournée de “Mozart l’opéra rock”, j’en avais rêvé, de cette version symphonique. Et quand j’ai vu le résultat, ça dépassait tous mes rêves. La production est extraordinaire, la scène grandiose, et étrangement, sans le côté théâtral, sans le costume, je me sens encore plus Mozart : toutes les conditions sont réunies pour être à l’aise et vivre à fond chaque chanson. » « Au début, ce n’était pas évident, reprend Diane Dassigny, la Constance de Mozart. On reprenait inconsciemment la gestuelle de la comédie musicale. Peu à peu, on s’en est libéré tout en gardant l’âme du personnage. C’est tellement beau, ces chansons de l’album chantées directement vers le public. C’est à ça que l’on se rend compte que chaque chanson a sa vie propre. »


Tous deux font contre mauvaise fortune bon cœur et vont profiter des quelques mois de retard pour se consacrer chacun à leur album solo. Et tous s’accrochent à ce nouveau calendrier. « Ce spectacle-événement, avec plus de 60 personnes sur scène, un son extraordinaire, des lumières de Dimitri Vassiliu (Farmer, Obispo...) doit être montré au public français, insiste Thierry Chassary. On espère que la situation s’arrangera dans la foulée des élections du 25 mai et, s’il le faut, on aura encore du temps pour se retourner. » • SLJ


Le 14/10, 20h, 35-55€. Tél. 05 56 46 28 28 ou www.box.fr

Photo : Mikelangelo, Florent et le reste du casting original maintiennent leur participation malgré le report. © Maya Maksimova