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Kollodion ? Késako ? Pierre Wetzel explique son expo pour les 25 ans du Krakatoa |
Vendredi, 06 Mars 2015 06:00 |
Ce vendredi, s’ouvre à la médiathèque de Mérignac l’exposition « [K]ollodion », une soixantaine de portraits d’artistes et techniciens réalisés pour les 25 ans du Krakatoa par le photographe Pierre Wetzel à l’aide d’un procédé ancestral : l’ambrotype ou “collodion humide sur plaque de verre”. Entretien.
D’où vous est venue l’idée ? Une envie
personnelle ? Une demande du Krakatoa ? Ou un peu des deux ? C’est une technique très ancienne. Elle est encore beaucoup utilisée ?
C’est que le procédé est très contraignant. Il faut que la plaque de verre reste mouillée tout du long : impossible de faire quelques prises de vue dans la journée pour les révéler plus tard, ce qui implique d’avoir toujours son labo à proximité – comme au Krakatoa qui a mis à ma disposition un lieu dédié. Et il faut compter 20 à 30 minutes par image, entre la préparation du verre, l’application du collodion, le trempage dans le nitrate d’argent… Puis la mise en scène, la mise au point… Et le passage ensuite au révélateur et au fixateur… Pas question de faire 50 fois la même ! Pour cette raison, certaines comportent de petites erreurs techniques (à mes yeux) mais je trouve que ça fait justement partie de leur charme. Le rendu est toujours assez exceptionnel…
Et puis il y a une quasi absence de grain (on est autour de 1 à 3 ISO) avec un aspect très lisse. Et quelque chose qu’on ne peut pas voir sur les scans, ce rendu métallique très particulier avec des reflets magnifiques : il faut les voir sur plaque, ça n’a vraiment rien à voir. C’est pour cela aussi que j’ai eu vraiment à cœur de les exposer. Pour certains artistes, j’ai eu des rendus vraiment incroyables – je pense en particulier à U-Roy ou à David Eugene Edwards, le chanteur de Wovenhand…
Et après l’expo, vous arrêtez, vous continuez ?
Et, en parallèle, j’ai eu envie de rendre les images prises par ce procédé accessibles au grand public. J’ai donc pris un local rien que pour ça, au 31, rue des Faures, sur la place Saint-Michel. Les gens peuvent prendre rendez-vous et s’offrir (à partir de 100€) un bel objet, entre artisanat et œuvre d’art, original et parfaitement unique. • Recueilli par Sébastien Le Jeune « [K]ollodion », dès ce vendredi et jusqu’au 28 mars, à la médiathèque de Mérignac. Vernissage demain samedi à 12h. www.krakatoa.org Photo : Depuis mai dernier, Pierre Wetzel a utilisé l’ambrotype avec une soixantaine d’artistes (ici Marine Philomen Roux du groupe ALB) ou de techniciens. © Pierre Wetzel |