C’est un vent de folie qui va souffler jeudi sur la Rock School Barbey. Les Airnadette y débarquent avec de l’air, des brosses à cheveux et leur «Comédie Musiculte». Ca va décoiffer ! À qui n’est-il arrivé de se moquer de celle qui se rêve une vie de star en chantant devant le miroir de la salle de bain avec une brosse en guise de micro, ou de celui qui mime le solo de guitare en discothèque ? Oui, c’est ridicule. Mais pour certains, c’est un loisir et même un moyen de gagner sa vie. Les Airnadette sont de ceux-là, qui tentent d’élever l’Air guitar au rang d’art de vivre – voire d’art tout court. Ils sont six, tous plus ou moins titrés dans la discipline. Trois filles : Jean-Françoise, Scotch Brit et M-Rodz. Et trois garçons : Moche Pitt, Château Brutal et Gunther Love, le double champion du monde 2009 et 2010, qui décroche son téléphone en live du tour bus.

Après de gros succès dans les salles parisiennes et une tournée aux USA, vous revenez ébouriffer la France avec la «Comédie Musiculte», «l’histoire du plus grand groupe de rock de mon dentier»...
Ouais, c’est la première Air comédie musicale au monde ! Là, on a carrément dépassé l’Air guitar pour toucher au mime 2.0, une révolution dans le spectacle vivant. Un grand show d’une heure et quart où on raconte presque notre vraie histoire, en mélangeant tout ce qui nous a nourri ces trente dernières années, les chansons (des Stones à Britney Spears en passant par Prodigy ou Lara Fabian) et les répliques cultes (de «Star Wars» à «Hélène et les garçons» via «Wayne’s World» et «Le Père Noël est une ordure»).

228 extraits de musique et de films en 75 minutes, ça fait pas un peu beaucoup ?
Holà non ! C’est juste ce qu’il faut. C’est pour ça qu’on a engagé Pef des Robins des Bois pour le mettage en scène. Sans lui, on partait avec 400 phrases cultes et 500 morceaux, ça aurait fini en «Germinal».

Et vous l’avez rencontré comment ?
C’était à une avant-première au ciné, à Paris, je me suis retrouvé assis juste à côté de lui. On se connaissait pas, mais je lui ai dit «Tiens, Pef, toi qui bosses plus trop en ce moment, tu voudrais pas être le metteur en scène de notre comédie musicale ?» Il m’a pris pour un dingue, il voulait pas me croire. Sauf que je rentrais d’un show et j’avais mon costume doré sous mes fringues. Il s’est marré et il a dit «chiche».

C’est vrai que votre “chorégrapheuse” a bossé sur «Le Roi Soleil» et «Les Dix Commandements» ?
Bien sûr que c’est vrai ! On a beau être rock’n’roll et avoir ça dans le sang – dans le ventre de ma mère je me voyais déjà faire ça –, faire danser les Airnadette, c’est comme faire danser le zouk à un balai. Non, faut pas d’impro ou il y aurait des accidents tous les soirs.

Je cherchais un titre pour mon papier, mais j’imagine qu’«Airnadette elle est très chouette», on vous l’a déjà fait mille fois ?
[Il rit.] Tiens, il est pas mal, celui-là. Non je crois pas... [En choeur, dans le bus : «Si, “La Charente Libre” !»] Ah, si, c’est vrai, y a ce type de «La Charente Libre», il y a pas longtemps. D’ailleurs, c’est marrant, il a écrit un premier papier un peu mou avant notre passage à la Nef d’Angoulême, et une fois qu’il est venu nous voir, il en a refait un autre géant pour dire qu’on faisait passer Iggy Pop pour une trompette. Si tu veux gagner du temps, fais-nous un bon papier tout de suite – et si tu fais ça, viens me voir après le spectacle, je te filerai le numéro de Jean-Françoise ! •
Recueilli par Sébastien Le Jeune

Jeudi 12 avril, à 21h, à la Rock School, 25€. Tél. 05 56 33 66 00.

Des vidéos à voir sur le site www.airnadette.com