Ne vous fiez pas à son nom sonnant comme un médicament contre les maux de gorge : le nouveau festival Eufonia, du 19 au 27 juin, se positionne déjà comme un grand rendez-vous du chant choral sur le plan national, avec quelque 1 000 chanteurs et 30 ensembles de France et d’ailleurs pour officier à gorges déployées.


Au-delà de son sens premier (« son agréable à entendre », en grec ancien), les amateurs du genre connaissant un peu la scène bordelaise auront sans doute repéré dans le nom de la manifestation le petit indice sonore pointant son origine : un choix pas anodin puisqu’en coulisses, on retrouve Éliane Lavail et son association Polifonia regroupe les ensembles musicaux qu’elle dirige.

Si elle a choisi de rester en retrait pendant l’événement, c’est bien elle, épaulée par son mari Bernard Causse, qui, en deux ans, a réussi à monter ce projet ambitieux, vadrouillant bien au-delà de Bordeaux jusqu’à Libourne, Arcachon, Pau, Agen ou Périgueux…  En réunissant un budget de 200 000€ – dont, chose assez rare pour être signalée, seulement 11% de subventions.

Gigantisme
Pour cette première édition, la nouvelle association Eufonia qu’elle a constitué a réussi à séduire le très francophile Nestor Zadoff, chef de choeur fondateur du maintes fois primé Choeur national des jeunes d’Argentine, lui confiant la direction artistique de cette première édition. Cet abonné des Choralies de Vaison-la-Romaine partage avec Éliane Lavail le goût de la transmission – tous deux enseignent la direction chorale – et la même appétance pour la performance et le gigantisme : Lavail avait-elle convoqué 900 choristes pour le Requiem de Berlioz à la Patinoire pour son jubilé en 2012 ? Zadoff en avait 1 200 sous la main l’année suivante à Lyon pour le Requiem de Fauré. C’est d’ailleurs cette dernière oeuvre qu’il dirigera lui-même pour l’un des temps forts d’Eufonia, le “concert scratch” donné par 300 choristes après... un seul jour de répétition !

Participation du public
Parmi les grands invités pour les concerts à l’Auditorium, l’ONBA pour la « Misa di Gloria » de Puccini, l’Orchestre régional Bayonne-Côte Basque pour les « Carmina Burana » de Carl Orff, le Jugendchor du Land de Hesse en Allemagne ou encore le Choeur provincial du Hubeï en Chine.
Pour du plus bas volume, on se tournera vers quelques perles de l’harmonie a cappella : en tête, les Britanniques de l’ensemble Voces8 au répertoire versatile, ou les Parisiens Têtes de Chien et leurs chansons régionales. Mais aussi vers les concerts de plein air, donnés chaque jour sur les places de Bordeaux.

Les réservations sont d’ores et déjà ouvertes pour les concerts (de 6 à 35€, gratuit pour les mineurs accompagnés) – où, particularité assez unique du nouveau festival, le public sera appelé à participer avec 10 minutes de chant tous ensemble ! Il est déjà temps, également, de s’inscrire aux stages proposés (45€) : musiques sud-américaines avec Señor Zadoff, percussions corporelles avec Simon Filippi, et beatbox avec notre champion de France 2010 Beasty. •  

www.eufoniabordeaux.com 

Photo : L’ensemble Voces8 britannique, l’une des têtes d’affiche de cette première édition © Paul Stuart / Decca Classics