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Dans les coulisses des Inouïs du Printemps de Bourges à Barbey |
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Mercredi, 25 Novembre 2015 06:00 |
Ce lundi, votre serviteur était appelé à siéger au sein du jury des Inouïs du Printemps de Bourges, l’un des dispositifs de repérage musical majeur de la scène émergente dans l’Hexagone. On en profite pour vous raconter comment ça se passe de l’intérieur.
Et ce, même si Éric Roux, le directeur de la Rock School Barbey, antenne régionale pour ces Inouïs, a prévenu les jurés d’emblée : « Ici c’est comme à Las Vegas : ce qui se dit à Las Vegas reste à Las Vegas. » L’enjeu, ne pas laisser filtrer les commentaires un peu acides qui arrivent inévitablement lorsqu’on écoute en une journée quelque 160 groupes candidats, de niveaux et d’esthétiques très divers. D’emblée, une fois passée la surprise de figurer parmi les membres du jury, deux autres bonnes surprises. D’abord il y a du costaud au sein des candidats : à Bordeaux, en Gironde comme dans les autres départements, beaucoup de groupes solides, déjà identifiés, avec des dates de concerts et des enregistrements de bonne qualité sous la main. Présents en nombre, les groupes accompagnés par des Smac (Scènes de musiques actuelles, comme Barbey, le Krakatoa et le Rocher dans l’agglo bordelaise, l’Atabal à Biarritz, le Florida à Agen, LMA dans les Landes, le Rocksane à Bergerac…). La sélection s’annonce coton. Du beau linge Et, en guise de chefs d’orchestre, Nico Cabos le responsable de la Rock School Pro et son assistante Cindy Venant. Et pour superviser tout ça (sans prendre part au vote), Rita Sa Rego, administratrice du Réseau Printemps de Bourges. Ce lundi, neuf heures tapantes, on ne s’attarde guère sur le café-croissant. Direction une salle de réunion pour entrer aussitôt dans le vif du sujet, l’écoute des trois titres envoyés par chaque groupe – répartis en grandes catégories génériques des musiques actuelles : pop-rock, folk, metal, reggae/ragga, hip hop et electro. Premier balayage pas facile. Les non-Girondins étant moins nombreux, on les passe en premier, les oreilles plus réceptives, l’écoute plus clémente. 12 sur 51 (23,5%) passeront le premier tour quand, du côté des Girondins, ils ne seront que 23 sur 111 (21%). Pour passer, seules recettes, la créativité – les pires critiques vont à ceux qui se bornent à copier leurs idoles – et la qualité d’exécution. Il faut tenir la route à Bourges et porter les couleurs de l’Aquitaine devant le public et, surtout, des plateaux de professionnels, tout de même ! Tropisme bordelais Ces considérations en tête, deuxième tour, auquel le gros des hors-Gironde ne survit pas. Exit aussi les projets jugés trop peu mûrs bien que prometteurs ou ceux qui ont trop peu changé après avoir déjà postulé l’an dernier. Arrivé à ce stade, la plupart d’entre nous a vu quasi tous les groupes en live, un critère primordial pour juger de la qualité du projet. « C’est la démocratie » Et l’octuor final, eh bien, on se dit qu’il a une sacrée gueule. Que du lourd ou du très très prometteur. Et on se prend à rêver : et si l’Aquitaine avait non pas un mais deux groupes à Bourges cette année ? Notre tâche est finie, la suite, les artistes l’ont entre leurs mains : il faudra faire des étincelles en janvier à Barbey. • Sébastien Le Jeune
Pour en savoir plus sur les Inouïs, www.rockschool-barbey.com/les-inouis-du-printemps-de-bourges et www.reseau-printemps.com Photo : And the winners are : la folk-pop d’I Am Stramgram, le projet solo de Vincent Jouffroy (My AnT, Girafes), du rock plutôt garage pour Cockpit, math pour Piscine, electro-noise pour Be Quiet, du hip hop avec Errör 404, de l’electropop avec Static Observer, de l’electro tout court avec Senbei et Nortnord. © DR |