Pendant la réfection de la place, le Passage Saint-Michel a lui aussi fait sa mue. D’importants travaux ont été réalisés dans cette bâtisse connue pour accueillir depuis 20 ans des brocanteurs cohabitant sur plusieurs niveaux.

Désormais ils sont moins nombreux (18 sur 650m2 de stands, quand même) et tous en rez-de-chaussée. Les deuxième-troisième étages ont été transformés en 6 lofts, le premier étage abrite les bureaux d’une société spécialisée dans la santé.

Du tangage
Cette transformation a créé beaucoup de remous, des voix s’élevant dans le quartier pour regretter la mutation du lieu et la disparition d’un bel escalier ancien. Ses propriétaires assument, évoquant la complexité des travaux de mise aux normes du bâtiment, et un modèle économique rendu difficile par la crise et les difficultés rencontrées par le secteur de la brocante. « Mais on est toujours là, contre vents et marées», sourit Evelyn Veinberg, patronne du Passage avec son mari.
Redimensionné, composé d’un effectif de brocanteurs assez largement renouvelé, le Passage Saint-Michel se dit maintenant prêt à profiter de l’évolution du quartier. Evelyn Veinberg se sent en adéquation avec ce nouveau visage: « Les habitants du quartier ne venaient pas trop au Passage, parce qu’ils avaient sans doute des a priori, se disaient que cela n’était pas pour eux. Alors que les nouveaux habitants, plus jeunes, viennent chercher chez nous de quoi se meubler ou décorer.» Evelyn Veinberg ne dresse pas un portrait idyllique de son quartier : « Il y a toujours les petits dealers de la rue des Faures, des problèmes de propreté, et puis la vie des Bulgares que l’on voit sur le marché n’est pas rose, il ne faut pas se voiler la face.» Rien qui l’empêche pourtant d’aimer son quartier, cette « place à palabres où parfois cela parle fort, ça s’invective... C’est normal, c’est Saint-Michel !» • SL