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Au début de l'avenue Thiers, Le Passeur... de passion PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 06 Avril 2016 06:00

Dans un quartier à l’offre culturelle limitée, l’arrivée de la librairie Le Passeur fin 2012 a fait l’effet d’une bouffée d’oxygène. À deux pas de la place Stalingrad, au 9, avenue Thiers, Martin Peix et Ingrid Lafon ont relevé le défi avec enthousiasme.

 

 

Dès la vitrine, on sait qu’on a affaire à des passionnés : comme dans les rayons (où on trouve aussi des disques, des cartes postales, des jeux…), les BD, romans ou livres jeunesse sont pour beaucoup assortis d’un petit cartel détaillant l’histoire et signalant les coups de cœur. Ici on aime vraiment lire, et on aime partager.

Grandi à Bordeaux, Martin Peix a démarré dans le monde du livre très tôt, après le bac, par feu la petite librairie Oscar Hibou. Une année avant de filer à Paris au début des années 2000, dans la réputée L’Arbre à Lettres. Après plusieurs postes ailleurs dans l’Hexagone, il revient en 2009 en tant que responsable national littérature au siège de l’enseigne Cultura, à Mérignac – avec déjà son projet de librairie en tête. C’est là qu’il rencontre celle qui allait devenir sa compagne et associée, Ingrid Lafon, cinq ans chez Cultura après des années dans un tout autre secteur, le tourisme. « Ce projet, je ne l’aurais pas fait tout seul, précise le libraire. Il y avait Ingrid, et puis un solide entourage professionnel : mon carnet d’adresses chez Cultura m’a bien servi. »

Il leur a fallu deux ans pour consolider le projet – « on a pris notre temps » – et trouver le lieu de leurs rêves. Pourquoi la Bastide ? « Quand j’étais ado, se souvient Martin Peix, il y avait ceux qui osaient franchir le pont et les autres. Je ne venais pas tous les jours dans le quartier mais il me fascinait déjà. Et j’en garde de bons souvenirs comme le concert de Noir Désir à la gare d’Orléans [devenu l’ilôt du Mégarama, ndlr], en 1997. Pourtant, on n’a pas pensé tout de suite à ce secteur, on cherchait un peu partout dans la moitié sud de la France. Mais, un jour, une amie des Librairies Atlantiques [réseau de libraires indépendants] m’a suggéré la Rive droite, me disant qu’il y aurait certainement une demande. L’idée s’est imposée comme une évidence. Il y avait sûrement quelque chose à y faire, un peu à la manière dont la Librairie Olympique s’est imposée aux Chartrons – une petite ville dans la ville, comme ici – quand quasi toute l’offre est concentrée dans l’hyper-centre. »

« Le challenge, c’est de durer »
En trois ans, le pari semble déjà avoir été gagné. La clientèle est régulière et croit sans cesse à l’aide d’un excellent bouche-à-oreille. Même les rencontres avec des auteurs – l’exercice de librairie délicat par excellence – organisées toutes les trois semaines environ font le plein ! « On le savait en s’installant ici : le challenge, ça allait être de durer. Parce qu’on a beau dire que le quartier va se développer, ça se développe, oui, mais lentement. Jusqu’ici, on s’en sort plutôt bien. On a été super-bien accueillis dans le quartier et les habitants de la Rive droite continuent de jouer le jeu. Comme à Noël par exemple : on en voit toujours revenir du centre les bras chargés mais, les livres, c’est chez nous qu’ils les achètent. Au fil des années, on a quand même le sentiment de voir de plus en plus de jeunes couples, des trentenaires-quadras avec enfant. »

Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Pas tout à fait. Oui, Martin Peix se dit « heureux de travailler et vivre dans ce quartier qu’on adore, avec un esprit de quartier génial ». Mais, pour lui, « il manque encore trop de choses ». En premier lieu, des commerces de base – boucherie, poissonnerie, plus de boulangeries… Le genre d’établissements que les loyers commerciaux, plus élevés que sur l’autre rive (!), doivent rebuter, suspecte-t-il. « C’est dommage, conclut-il. Ce serait bien que la Ville trouve des solutions, comme encadrer les loyers sur des projets spécifiques de ce type. Juste de quoi faire vraiment de la Bastide un petit village » •

Sébastien Le Jeune

 

Ouvert du lundi au samedi, 10h-19h (14h-19h le lundi). Tél. 05 56 32 83 37 et www.librairie-lepasseur.fr

Photo : Martin Peix, cofondateur avec sa compagne Ingrid de la librairie Le Passeur © SLJ

 

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