Difficile, un lundi d’avril pendant les vacances scolaires, d’imaginer la foule qui défilera à la Villa Primrose pendant son tournoi international de tennis au mois de mai. Le président du club caudéranais, Bernard Dupouy, évoque plus de 20.000 visiteurs. Pour l’heure, la terrasse est libre sous un soleil radieux et les courts sont loin d’être tous occupés.

Ces derniers sont, sur réservation, accessibles à tout membre s’étant acquitté de sa cotisation annuelle (entre 350 et 1000 euros pour un adulte selon son âge) ; 18 courts au total, dont cinq couverts et deux autres protégés par une « bulle » qui est retirée en été.
Les non-joueurs peuvent également adhérer, qu’ils soient conjoints de joueurs (160 euros) ou amateurs du lieu et de sa fréquentation (350 euros) : car ici on ne se réunit pas seulement pour taper dans la balle. Ce club de la « bonne société », longtemps réputé fermé, revendique aujourd’hui beaucoup plus d’ouverture.
« Il y a 25 ans, il fallait être parrainé pour entrer », se souvient le président Dupouy, né dans le quartier et adhérent du club depuis plus de 50 ans. « Ce sont notamment des partenariats accrus avec le monde de l’entreprise qui ont élargi le cercle et apporté des ressources permettant de maintenir les cotisations à un niveau raisonnable. »

Un club à la campagne
Lors de la création du club en 1897, autour de la villa Primrose c’est encore la campagne. Quelques familles bordelaises qui se plaisent à y séjourner décident d’agrémenter cette demeure bourgeoise d’installations sportives : un club de tennis est né. L’influence britannique des fondateurs est perceptible dans ce nom, Primrose (primevère en anglais), qui finira par désigner le quartier tout entier. Elle se devine aussi dans la création d’une section de hockey sur gazon, un quart de siècle plus tard.
Aujourd’hui, le club sportif est membre de la très restreinte association internationale des Clubs centenaires, et connu pour son tournoi sur terre battue qui attire, une semaine avant Roland-Garros, de nombreux joueurs figurant entre la 50ème et la 100ème place du classement mondial ATP.
Remporté par le passé par Noah, Lendl, Forget, Gasquet, ou Monfils, ce tournoi a comme « ambassadeur » Michaël Llodra qui souligne volontiers le caractère original d’un tel rassemblement, en plein centre-ville et au sein d’un club, contrairement au circuit mondial qui accueille en général les joueurs dans des palais des sports ou des halls d’exposition.
Forte de ses 2300 membres, la Villa Primrose peut considérer son implantation à Caudéran comme totalement pérennisée depuis que la mairie de Bordeaux a fait l’acquisition de ses 2,8 hectares de terrain en 1995 et lui a octroyé un bail emphytéotique. Enraciné dans le paysage bordelais, le club tâche de fournir à ses adhérents, au-delà des activités sportives, toute une gamme d’animations et de rencontres propres à développer et renforcer leur réseau. Le maire Alain Juppé le premier sait qu’il peut y trouver de nombreux soutiens. •  A. Chaput

Photos : AC.
Le réputé tournoi Challenger de Primrose aura lieu cette année du 9 au 15 mai sur les terrains de Caudéran. Cette année on y attend peu de français mais beaucoup d’internationaux considérés comme prometteurs.www.atp-primrosebordeaux.com