Le 12 septembre, les élèves du Campus des Bassins à flot ont fait leur rentrée dans un bâtiment encore en chantier. Des bandes jaune fluo strient la façade du nouvel établissement regroupant les écoles Digital Campus, Esarc Evolution, ESG, Lisaa, écran et bientôt le cours Florent. L’immeuble, rue Lucien-Faure, est pour l’instant entouré de barrières contraignant les élèves à griller leur cigarette sur une bande de deux mètres de large devant la porte d’entrée.

« On inaugurera nos locaux quand ce sera plus propre tout autour », sourit Yvan Perrière, le directeur du site. Le Campus des Bassins à flot, dont l’intérieur ressemble plus  à une entreprise qu’à une école, remplace le Campus de Bissy. Depuis trente ans, les écoles du groupe Studialis Galileo étaient installées à Mérignac. « 95% de nos étudiants venaient en voiture, confie le responsable. Ici, c’est tout le contraire. Certains habitent le quartier, d’autres viennent en tram ou à vélo. »

Arrivés avant la fin des travaux

Fortement appuyé par la mairie de Bordeaux, la formation d’un campus universitaire d’enseignement privé aux Bassins à flot semble un pari réussi. Outre les 1300 étudiants de ce Campus des Bassins à flot, 630 ont aussi fait leur rentrée de l’autre côté de la rue Lucien-Faure au Campus 114. Ici, c’est le groupe C&D (comme Compétences & Développement) qui a investi les lieux, en locataire lui aussi. Les premiers élèves sont arrivés il y a un an et demi. Si les grues commencent peu à peu à disparaître autour de l’immeuble, tout n’est pas encore gagné. Les étudiants, ici, ont pour seule cour de récréation un trottoir encombré d’engins de chantier.

« Nous étions répartis sur divers sites à Bordeaux, raconte le directeur Pierre Larrat. Réunir nos différentes écoles nous semblait pertinent pour faire travailler nos élèves de manière transversale et mieux nous faire connaître. » Au Campus 114, sont réunis les établissements EPSI, IDRAC, IFAG, WIS et Sup’de Com. Seuls 15% des inscrits sont bordelais. « Cette ville a la cote, relève le directeur. Notre objectif est de doubler les effectifs d’ici quelques années. »

En lien avec l’écosystème

L’institut d’ostéopathie de Bordeaux s’est installé dans le même bâtiment. L’école Bernom a aussi fait le choix des Bassins à flot , dans une résidence rue Gironde, pour se développer. 

« Venir dans le quartier était évident pour nous, dit Yvan Perrière. Cela va nous permettre de travailler avec des acteurs majeurs du quartier comme l’Iboat, CDiscount, la Cité du vin. La rive droite, avec Darwin Ecosystème est aussi à deux pas. C’est pour nos étudiants une chance extraordinaire de se rapprocher ainsi de l’écosystème économique local. » Le bâtiment abritant les différentes écoles dont il a la responsabilité donne directement sur un des plans d’eau. Trois chaînes de restauration rapide vont s’installer dans les box donnant sur les Bassins.

Trop d’écoles ?

Ce jeudi soir, au Campus 114, les responsables des différentes écoles du campus du quartier, Chartrons et Bassins à flot réunis, sont invités à faire connaissance. « On aimerait convaincre le Crous d’ouvrir ici un restaurant universitaire », annonce Pierre Larrat. D’ici quelques années, les deux quartiers mitoyens devraient accueillir 9000 étudiants. 

A plusieurs, on est plus forts, dit le dicton. D’autres poids-lourds sont déjà bien installés à proximité: l’Inseec,Ionis Group, etc. Le responsable bordelais du groupe C&D met un bémol à cette concentration géographique. 

« Nous sommes quand même tous sur des cibles assez similaires : le web et le commerce. Pour le grand public, je ne sais pas si c’est très clair. »

Autre inconvénient selon lui : trouver un studio dans le secteur est devenu mission quasi impossible. Beaucoup d’étudiants ont d’ailleurs choisi une autre option: la colocation dans les résidences tout juste livrées.•

Laurie Bosdecher

Photo: Le campus 114, au 114 rue Lucien-Faure, a ouvert au printemps 2015 ©LB