Si les églises et places pittoresques de Bordeaux participent à l’attractivité architecturale de la ville, un site se distingue particulièrement dans le quartier Fondaudège : le Palais Gallien.

Selon Olivier Deltheil, guide conférencier national travaillant pour l’Office de Tourisme de Bordeaux et membre du bureau de l’Association des Guides Interprètes et Conférenciers d’Aquitaine, cet ancien amphithéâtre constitue «  le seul monument encore debout de Burdigala, nom donné à la ville de Bordeaux à l’époque gallo-romaine. » Les dernières fouilles réalisées entre 2010 et 2012 ont permis de dater la construction de ce site  - pour l’Empereur Gallien (253-68) - « entre 80 et 130 après-JC ».

Des jeux aux carrières

Grâce à ses dimensions (130m sur 110m), environ 22 000 spectateurs pouvaient assister aux jeux et combats de gladiateurs de l’époque. « C’est un monument qui a ensuite connu de nombreuses vicissitudes », avance Olivier Deltheil. : « On s’est apercu que le Palais Gallien avait été trés abîmé, abandonné au fil du temps. Au Moyen-Age, il sert de sablière. Au XVIIe siècle, le lieu était peu relevé et accueillait des prostitués. Il servira même ensuite à brûler les carcasses des animaux morts. » 

L’édifice est ensuite devenu une carrière publique sous la Révolution, puis des décisions municipales fûrent prises pour stopper sa dégradation. Depuis 1911, il figure désormais sur la liste des Monuments Historiques.

Des visites du Palais Gallien sont aujourd’hui régulièrement organisées par l’Office de Tourisme de Bordeaux et peuvent être couplées à celles de la crypte historique et du site archéologique de Saint-Seurin. L’occasion de découvrir ces ruines, dont la porte monumentale qui s’élève encore et quelques arcatures et départs de murs inclus dans les jardins et les maisons alentours. « Rendre ce site populaire n’est pas facile » , concède toutefois le conférencier, « car il reste caché et n’est pas toujours intégré aux circuits touristiques traditionnels. » •

Emeline Marceau

Photo: Les ruines du Palais Gallien ©EM