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Bibliothèque Jean-De-la-Ville-de-Mirmont : « Ouvrir des fenêtres sur le monde » PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 07 Décembre 2016 06:00

Ah Saint-Augustin, sa place façon village avec son église, sa mairie, ses cafés... et sa bibliothèque ! Récemment déménagée dans des murs rénovés, elle est désormais l’un des points névralgiques du quartier. Entretien avec son responsable, Denis Rieu.

 

Être un lieu de rencontre pour tous les gens du quartier, c’était le but de ce déménagement en 2013 ?
Pas directement mais, dans les faits... Encore ce matin, une lectrice remarquait que, dans le quartier, c’était vraiment devenu le lieu où se croiser en dehors de tout cadre précis, juste celui de venir découvrir les différents médias qu’on propose. La raison première, celle pour laquelle nous militions depuis 2008-2009 pour déménager, c’est que nous occupions seulement 250 m2... à l’étage de la maison de quartier. Pour les personnes âgées ou les mamans avec des poussettes, ce n’était vraiment pas idéal, et beaucoup de gens croyaient qu’il fallait être adhérent des JSA pour pouvoir entrer ou emprunter !

Alors, quand le projet de réhabilitation de l’ancienne salle municipale est né, nous espérions en être mais ce n’était pas gagné d’avance. Mais quand la mairie de quartier a lancé des consultations, au sein des groupes de travail, plusieurs associations ont appuyé l’idée d’en faire un lieu de lecture, ce qui nous a ouvert un boulevard.

Ça a joué sur votre activité ?
Oui, disposer de plus d’espace (450 m2 hors bureaux) en rez-de-chaussée a forcément été bénéfique. Sachant que nous sommes le service du quartier le plus ouvert à l’année, il était essentiel d’être en prise directe avec lui. Mais la mise en place par la Ville de la gratuité des bibliothèques l’an dernier a beaucoup joué également : nous avons gagné 600 inscrits pour atteindre les 2 300, et environ 80 000 prêts par an, ce qui nous place 4e bibliothèque de quartier à Bordeaux, après celles de Saint-Michel, du Grand Parc et Flora-Tristan à Belcier.

Vous en avez profité pour vous mettre à la page côté numérique...
Oui, en plus de nos 23 000 documents – livres, BD, mais aussi CD et DVD – on propose aussi l’accès à internet gratuit, des tablettes avec du contenu numérique, une sélection d’applis pour la jeunesse, une borne “Doob” de téléchargement de contenus libres de droit (cédés par leurs auteurs ou tombés dans le domaine public comme les enregistrements anciens).

Enfin, nous proposons aussi quatre jours par semaine l’accès à des consoles de jeu. Contrairement aux idées reçues, dans les familles notamment, nous n’avons pas un regard négatif sur cette pratique. Pour nous, cela permet à beaucoup de jeunes gens de ne pas rester hors d’une pratique de lecture de l’image. Les jeux vidéo ne véhiculent pas tous de la violence, et il y a beaucoup de compétences à acquérir pour être un bon joueur. Au fil du temps, la pratique s’est ouverte à vraiment tout le monde, et nous avons souvent des seniors qui viennent jouer à des quizz. Après, je ne vous cache pas que les plus joués restent « Fifa » et « Mario » ! (sourire)

Tout ça a-t-il changé la typologie du lecteur ?
Pas fondamentalement, ça reste avant tout très familial. Vous savez, je travaille dans le quartier depuis 2003 et je ne cesse de m’étonner qu’il y ait toujours autant d’enfants. C’est un quartier qui se renouvelle, des familles s’installent sans cesse... Parce qu’il est calme, bonhomme, parce qu’il y fait bon vivre, parce tout est proche finalement : l’hôpital prenant une grande partie du secteur, tout est organisé autour de cette place.

Après, il a les défauts de ses qualités. Il est si calme qu’il y a assez peu d’associations à même d’amener de la nouveauté. Pour nous, c’est aussi une chance car cela nous oblige constamment à nous réinventer pour toujours stimuler la curiosité du lecteur. Dernièrement, on a organisé une “murder party” autour de l’expo Montaigne, accueilli des lectures et un concert de musique traditionnelle turque, lancé un atelier origami... Une bibliothèque doit ouvrir des fenêtres sur le monde. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

 

Photo : Au cœur du “cocon de lecture” en murs de livres imaginé par la plasticienne bordelaise Waldoo, Denis Rieu et Albane Léonard, en charge du secteur jeunesse © SLJ

 

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