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Pellegrin : une ville dans la ville PDF Imprimer Envoyer
Vendredi, 09 Décembre 2016 06:00

 

 

Les chiffres donnent le tournis. 1 500 lits, 6 500 personnels de santé, 70 000 entrées par an sans compter les urgences, 225 000 consultations externes. Le groupe hospitalier Pellegrin est le vaisseau amiral du CHU (centre hospitalier universitaire) de Bordeaux également réparti sur deux autres pôles: à Saint-André en centre-ville et à Pessac (Haut-Lévêque et Xavier-Arnozan). Le site de 25 hectares (50 si on y ajoute l’université de médecine et Charles-Perrens) est une ville dans la ville, capable de fonctionner en autonomie en cas d’urgence. Pellegrin vit-il à côté ou dans Saint-Augustin ?

 

« A l’intérieur et aussi avec Tauzin, répond le professeur Dominique Dallay. Nous y œuvrons depuis des années. »

Né à la fin du XIXe siècle, le groupe hospitalier Pellegrin a pris son essor dans les années 70, dans la foulée du plan national des hôpitaux lancé par Robert Debré en 1958. A la même époque, l’université de médecine de Bordeaux déménage sur le site de Carreire. « On avait la moitié des cours à la Victoire l’autre ici », se souvient le chef du service gynécologie-obstétrique et reproduction.

L’imbrication du CHU et de l’université est une composante forte de Pellegrin, site pluridisciplinaire qui pratique toute sorte de chirurgie à l’exception de la cardiologie et du digestif. Les laboratoires de recherche côtoient ceux dédiés aux soins. « Cette interpénétration nous permet de rester au top de la recherche, assure le directeur du groupe hospitalier, Michel Baron. Elle se prolonge aujourd’hui avec Neurocampus. »

Une cheminée qui faisait tâche

Depuis les années 70, des bâtiments ont été détruits, d’autres construits. « Il nous reste encore un peu d’espace pour nous étendre », sourit Patrick Heïssat, ingénieur général du site. ?Jusqu’au début des années 2000, pour beaucoup de riverains, Pellegrin et sa grande cheminée faisaient tâche dans le quartier. « Les particules rejetées noircissaient les toits et les voitures. On devait nettoyer les maisons tous les ans. » Le gaz a remplacé le fioul lourd et une chaudière biomasse permet désormais de couvrir la quasi totalité des besoins du groupe hospitalier en chauffage.

Il reste un point noir, « qui le restera », dit Michel Baron : le stationnement. Avant la mise en place des parkings payants en 2012, tout le monde - riverains, étudiants, patients, personnels - se garait et parfois n’importe comment à Pellegrin tellement il était difficile de trouver une place. « Les pompiers ne pouvaient plus passer, c’était devenu très problématique » , se souvient Patrick Heïssat. Les 2400 places payantes n’ont pas tout résolu mais permettent une certaine fluidité.

Avec l’arrivée du tramway en 2005, patients et personnels ont aussi commencé à changer leurs habitudes. « Les étudiants et personnels viennent de plus en plus à vélo », note Dominique Dallay.

Encore faut-il qu’ils puissent habiter à proximité. 20 % des cadres de l’hôpital habitent Saint-Augustin. « Beaucoup d’agents n’ont plus les moyens de s’y loger. Les prix de l’immobilier y sont trop élevés», confie-t-il.

Une image soignée

Les représentants du premier employeur de la région militent pour une densification le long de la ligne A du tramway qui dessert Pellegrin. Vers Mérignac notamment. « Les personnels ont des horaires contraignants. C’est quand même mieux pour eux d’habiter non loin de son lieu de travail », poursuit le professeur.

Les trois cadres n’ont pas forcément le temps d’aller flâner ou déjeuner dans le paisible quartier voisin, mais disent aimer le cadre où ils travaillent.

Le groupe hospitalier soigne aussi son image. La petite fille graffée par Jef Aérosol en 2013 donne un côté plus avenant au Tripode pour les automobilistes qui arrivent du boulevard Georges-Pompidou. La façade de l’hôpital des enfants imaginée par l’artiste bordelais Jofo s’inscrit dans la même lignée. « Nous pouvons encore faire des choses», estime Patriche Heïssat.

Depuis une dizaine d’années, au mois de septembre, la course à pied Cités Run, entre Saint-Augustin et le quartier Tauzin traverse le site Pellegrin en empruntant diverses passerelles. Un symbole fort. L’initiative avait été portée par l’ancien directeur Yves Vignau.

En 2017, un cheminement doux va être créé pour faire la liaison entre le jardin de la Béchade et Saint-Augustin. Des aménagements vont aussi être réalisés pour mieux sécuriser la circulation des piétons qui descendent du tramway à la station Pellegrin et celle des cyclistes dans le secteur. •

Laurie Bosdecher

Photo : Le Tripode vu du quartier Tauzin. Une cheminement doux sera créé l’an prochain entre ce quartier et Saint-Augsutin en passant par le site hospitalier © Fabien Cottereau / Sud Ouest

 

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