Un bon connnaisseur de Bordeaux ferait-il un bon maire pour la ville ? Pour Yves Simone, célèbre guide de Bordeaux depuis 35 ans et candidat fraîchement déclaré à l’élection municipale, cela ne fait aucun doute.

Hier, celui que beaucoup ont découvert lors de visites ou à la télévision dans l’émission « Suivez le guide », diffusée sur la chaîne locale TV7, présentait sa liste baptisée « Avec Yves Simone, soyons tous guides pour Bordeaux » dans un esprit plutôt déterminé, à l’heure où le maire sortant Alain Juppé est pourtant donné favori. «Je fais cela pour l’honneur et le bonheur des habitants », précise t-il. 
Si la constitution de sa liste a été « épique, voire cauchemardesque au départ », le guide bordelais dit avoir profité de sa popularité pour réunir ses 60 colistiers : « Je suis guide depuis 35 ans, les gens savent que je me dévoue pour la ville, et puis je passe à la télé, ça aide », avoue-t-il. Dans ses rangs figurent des fleuristes, commerçants, artisans, enseignants, etc., « tous ceux qui animent la ville. » Pas de noms trés connus si ce n’est en numéro 3 l’antiquaire Jean-Pierre Roche, qui préside le mouvement Les Esprits Libres et l’association Tango Bordeaux et qui fut tête de liste soutenue par les Verts en 1995. « Il y a aussi beaucoup de restaurateurs car c’est eux qui animent la ville, qui la rendent sympathique.»



« Un côté décalé et sérieux »


Avec sa liste « indépendante, centrale, écologique et alternative » et dont il concède « un côté potache, décalé mais aussi sérieux », Yves Simone dit avoir élaboré de « vrais projets ». « on est les seuls à pouvoir provoquer un ballotage au 1er tour car on est un espoir pour ceux qui veulent se situer hors des extrêmes et hors du système » affirme Jean-Pierre Roche. 



Ouvrir le Grand Théâtre


Sur le volet écologique, le candidat veut privilégier les transports collectifs dans la ville, en particulier le vélo, mais aussi végétaliser le cimetière de la Chartreuse, ou proposer 2 à 3 fois par semaine des repas végétariens dans les cantines, car manger autant de viande va devenir intenable. » Côté urbanisme, le guide souhaite « désenclaver le Palais Gallien en faisant une passerelle qui traverserait l’arche centrale », mais aussi « embellir le Miroir d’eau » et « compléter la parure monumentale du Bordeaux du XVIIIe siècle à la Victoire, aux Capucins, place Gambetta. » Proposant de faire « un geste pour Haïti en réalisant un lycée ou des dispensaires là-bas, Yves Simone veut aussi négocier une fermeture plus tardive des bars. Il veut aussi améliorer l’accueil des touristes en « ouvrant le Grand Théâtre en été six jours sur sept. Il y aurait de l’opérette, de la danse, etc, ce qui permettrait de remplir les hôtels et brasseries ». Sur le volet culturel, il veut « aider les artistes menacés plutôt que de faire un énième Evento » et créer un grand Musée de Bordeaux. 



« Faire de la politique avec style » 


Jusqu’au 1er tour, la liste Simone veut faire campagne « avec style » et va continuer à « aller dans les marchés, les théâtres, les lieux qui souffrent et faire des petits happenings », avance Jean-Pierre Roche. « Pour être maire, il faut avoir de l’élan, aller vers les gens, c’est ce que je fais », affirme Yves Simone. •

Emeline Marceau

Photo : Yves Simone (au centre) avec quelques-uns de ses colistiers devant le Palais Gallien © EM