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Municipales à Bordeaux : La CUB déjà au centre du jeu PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 13 Mars 2014 11:24

Faut-il sauver le soldat Feltesse ? Il y a une dizaine de jours, le candidat PS à la mairie de Bordeaux reconnaissait qu’au vu des sondages, ses chances de battre Alain Juppé étaient quasi-nulles. Hier, alors qu’il abordait la dernière ligne droite de sa campagne, son camp a affiché ouvertement des inquiétudes sur sa capacité à conserver la présidence de la CUB.

 

C’est le socialiste Gilles Savary, venu faire du tractage avec lui une partie de la journée, qui a frontalement évoqué la possibilité que Vincent Feltesse soit en difficulté au sein de son propre camp : «les Bordelais doivent absolument voter pour Vincent Feltesse afin de lui assurer un score qui ne fragilise pas sa candidature à la présidence de la CUB», a plaidé l’actuel député de la 9e circonscription (sud Gironde), ancien adversaire d’Alain Juppé au Palais Rohan. Un électrochoc pour tenter de mobiliser l’électorat de gauche ?

La présidence dans le viseur


Rappelons le contexte. Vincent Feltesse, ancien maire de Blanquefort, est l’actuel président de la Communauté Urbaine de Bordeaux, l’intercommunalité qui associe les 28 communes de l’agglomération. Bien que la gauche y soit majoritaire en nombre de sièges, elle y partage le pouvoir avec la droite selon le vieux principe de la cogestion (lire plus bas). Qu’en sera-t-il après le 30 mars ? Le jeu y est nettement plus ouvert que pour les municipales à Bordeaux, et Alain Juppé a fait de la conquête de la présidence de la CUB son objectif de campagne. Les projections laissent toutefois plutôt penser que la gauche est en capacité de conserver la majorité au conseil de Communauté. Dans ce cas, Vincent Feltesse a toujours fait savoir qu’il entendait se faire réélire président. Qu’un "simple" élu d’opposition occupe ce poste serait déjà une première. Mais si sa défaite à Bordeaux devait être trop sévère, sa candidature pourrait être fragilisée dans son propre camp. Vincent Feltesse est censé s’être assuré le soutien de tous les siens. Mais on a déjà vu des surprises à la CUB : le socialiste Alain Rousset ne s’est-il pas fait souffler la présidence par Alain Juppé alors que la gauche était majoritaire dans l’hémicycle ?


Alain Juppé s’en souvient et son groupe Communauté d’avenir a déjà commencé à appuyer là où ça fait mal :
« Si la gauche devait conserver la majorité à la CUB, alors notre position est claire, affirme le secrétaire départemental de l’UMP (et colistier d’Alain Juppé) Nicolas Florian : qu’elle nous présente un maire comme candidat à la présidence et, dans le cadre d’un accord de cogestion, il n’y aura pas de soucis.» Mais pas question pour Alain Juppé d’accepter une candidature Feltesse : «vous imaginez l’ambiance entre le maire de Bordeaux et un président de la CUB qui serait son principal opposant au conseil municipal ?
Ce serait invivable !» plaide Nicolas Florian.



Méfiez-vous de vos amis...


Dans ce contexte, Vincent Feltesse pourra-t-il compter sur toutes les voix de la gauche ? Les déclarations de Gilles Savary hier alimentent le doute. «Vincent est le chef de file de la campagne sur l’agglomération. Si la gauche l’emporte, c’est lui qui doit être président, c’est tout !» Et l’ancien élu bordelais met son propre camp en garde : « Nous savons qu’Alain Juppé est à la manoeuvre en ce moment auprès de la gauche au sens large. Nous savons qu’il spécule, quitte à ce que Bordeaux perde la présidence de la CUB. Vincent est notre meilleur candidat. C’est le meilleur candidat dans la pire des situations. Il doit obtenir le meilleur score possible pour que Bordeaux conserve la CUB.» A droite, on rejette fermement cette «théorie du complot». «Nous n’avons aucun contact avec nos adversaires, affirme Nicolas Florian. Quant à Gilles Savary, je ne crois pas qu’aucune commune de la CUB fasse partie de sa circonscription.» A gauche, ces déclarations surprennent aussi un peu.

« A la CUB, nous voterons sans hésitation pour le candidat qui sera présenté par les forces de gauche, affirme le communiste Vincent Maurin. Mais franchement, je préfèrerais qu’on consacre les derniers jours de campagne à faire gagner la gauche à Bordeaux.»•  S. Lemaire

 

Quel avenir pour la Cogestion à la CUB ?

Sans enterrer clairement la cogestion, le président sortant Vincent Feltesse a laissé entendre qu’il changerait de mode de gouvernance à la CUB s’il était réélu. « Il faudra que le groupe minoritaire se positionne par rapport à la plateforme de propositions du groupe majoritaire  », a-t-il annoncé de manière sibylline le 27 février, lors de la présentation du programme de la gauche (PS, EELV, PCF, PRG) pour les 28 communes de l’agglomération. Alain Juppé, chef de file du groupe Communauté d’avenir (UMP, Modem, Nouveau Centre et Divers Droite), semblait quant à lui vouloir perpétuer la tradition, affirmant dans son programme dévoilé en décembre dernier que « le principe de fonctionnement essentiel qu’est la cogestion ne saurait demain être remis en question.»

Une métropole aux contours encore flous
Les deux hommes divergent sur un point fondamental, celui de l’autonomie des communes. Vincent Feltesse affirme que la métropole n’a pas vocation à les « écraser », mais martèle que c’est à l’échelle de l’agglomération qu’il est possible de créer de la richesse, de favoriser la création d’emplois, de maîtriser les prix du logement et de gérer la question des déplacements. En outre, le candidat socialiste persiste et signe sur l’attribution d’une compétence culturelle à la CUB qui lui paraît « une évidence ».
De son côté, Alain Juppé  estime que « la CUB doit se recentrer sur son cœur de métier tout en restant au service des communes ». Hors de question pour lui « d’accepter de nouvelles compétences sans pouvoir les assumer pleinement ». Le maire sortant de Bordeaux propose toutefois d’« associer l’entreprise à la décision politique » en créant un Conseil économique métropolitain composé de chefs d’entreprises représentatifs du territoire. Mais il refuse la création de l’Établissement public foncier local voulu par Vincent Feltesse, « qui n’aurait pour seule conséquence que l’instauration d’un nouvel impôt ».
La gauche et la droite se rejoignent pourtant sur ce point susceptible de rassurer les électeurs : les deux camps promettent de ne pas augmenter la fiscalité locale.•  Anne Chaput

 

Photo : Le nombre d’élus à la CUB va passer de 120 à 105... et toujours un seul président ! © archives bordeaux 7

 

7 listes à Bordeaux  
Outre celles de Juppé et Feltesse, cinq listes se présentent aux élections municipales à Bordeaux :
- «Soyons tous guides pour Bordeaux», emenée par le guide Yves Simone, sans étiquette.
 - «Bordeaux pour tous», la liste Front de Gauche menée par le communiste Vincent Maurin.
- «Bordeaux bleu marine», emenée par l’ancien conseiller municipal Jacques Colombier et soutenue par le Front National, le Rassemblement bleu marine et le Siel.
- «Lutte Ouvrière, faire entendre le camp des travailleurs», menée par Fanny Quandalle, seule femme candidate à Bordeaux.
- «Bordeaux rouge et anticapitaliste» menée par le syndicaliste et ex-candidat à la présidentielle Philippe Poutou.

 

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