Plus que quelques jours avant de vous rendre aux urnes. Pour vous aider à faire votre choix, Direct Matin Bordeaux7 vous résume chaque jour les engagements des candidats sur des thèmes essentiels de la vie bordelaise. Ce mercredi, après les transports et le logement, on s’intéresse à la question de la culture.

Quelle politique culturelle pour la ville, comment soutenir ce secteur localement, faut-il un événement-phare, quels équipements ? Voici les grandes orientations, générales ou plus concrètes, proposées par les sept listes. Ces dernières sont présentées par le nom de leur chef de file (donc futur maire) dans l’ordre du tirage au sort effectué par la préfecture de Gironde.

Alain Juppé : En matière culturelle, et alors que c’est un secteur dans lequel son action prête parfois le flanc à la critique, le maire sortant assume parfaitement son bilan et promet la continuité, voire l’approfondissement. Son programme met l’accent sur la variété des projets déjà lancés et dont la réalisation sera effective pendant le prochain mandat. Côté nouveautés, il propose d’ouvrir la bibliothèque Mériadeck le dimanche et les musées une soirée par semaine. Il souhaite « déposer des œuvres d’art dans les écoles et les administrations recevant du public » et « créer un portail culturel spécifique donnant toutes les informations sur l’actualité culturelle et les pratiques amateurs.»

Vincent Feltesse : Le candidat socialiste souhaite lancer une démarche de concertation avec le tissu culturel local sur la culture à Bordeaux, faire « vivre la culture quartiers en s’appuyant sur la richesse du tissu associatif local », « prendre en compte les pratiques dites minoritaires et pourtant en plein essor » (arts de la rue ou de la piste...), créer un événement estival de représentations en extérieur. Parmi ses propositions, citons aussi : faire de la base sous-marine le pôle culturel du nord de la ville, créer une médiathèque accessible 24h/24 et 7J/7 près de la victoire, « raviver la flamme de la création musicale » à Bordeaux, créer une biennale des cultures latines, réorienter le CAPC vers « l’exploration des interactions entre pratiques artistiques et outils numériques » ...

Yves Simone : le guide bordelais a un grand projet : un festival estival d’opérette, qui se tiendrait dans le Grand Théâtre. Plus globalement, il prône une plus grande ouverture du bâtiment : « c’est la perle de Bordeaux, c’est idiot de ne pas l’ouvrir. Tout le monde cherche un grand événement culturel. Nous, on ne veut pas faire un grand festival de type Evento. On a un trésor, le Grand Théâtre, il faut l’ouvrir en été, y faire de l’opérette, de la musique classique, de la danse moderne, etc. Les hôtels et les cafés-resto seraient pleins et ça attirerait du monde.»

Vincent Maurin : La recherche d’un grand événement n’est pas la priorité du candidat du Front de gauche : « on a une vie culturelle bouillonnante à Bordeaux et malheureusement, la ville ne s’appuie pas assez sur les acteurs culturels locaux. On exploite mal cette richesse. De grandes structures sont financées par l’Etat, la Région et la Ville, mais sont sous exploitées en terme d’irrigation des territoires.» Il souhaite voir l’ONBA ou le TNBA développer leur interaction avec la vie des quartiers. Il prône une baisse tarifaire afin de « permettre l’accès pour tous à ces grands équipements culturels.»

Jacques Colombier : Le candidat Front National se dit «favorable à un soutien plus actif pour l’aide aux initiatives culturelles», mais souhaite «une gestion plus économe et réaliste des subventions et tourner le dos au "tout tiroir caisse".» Dans son collimateur, les « structures ou spectacles qui ne trouvent aucun public et sont des chasseurs de primes». A l’inverse, il promet d’encourager la politique d’acquisition des musées et la rénovation du patrimoine, l’installation dans chaque quartier d’une maison des arts musicaux, plastiques et théâtraux. Enfin, Jacques Colombier prône lui aussi la création d’un événement culturel de dimension internationale « type fête des Lumières à Lyon » mais il n’en précise pas la nature.

Fanny Quandalle : Sur ce thème, la candidate Lutte Ouvrière renvoie une nouvelle fois vers l’Etat. « Il faut investir et développer la culture mais je vais encore parler d’une échelle nationale, explique-t-elle. François Hollande a annoncé 50 milliards de coupe dans les budgets publics, dont 10 milliards au niveau des municipalités d’ici 2017. Ce sera forcément pris sur les services publics utiles à la population, comme la culture. Là encore, une municipalité ne peut mener une politique culturelle que de façon marginale : elle bricole avec ce qui lui reste. Ça doit donc se passer au niveau national.»

Philippe Poutou : « La culture est émancipatrice, elle permet de lutter contre les discriminations, de créer des liens de solidarité et sociaux. Nous défendons une culture accessible et pratiquée par toutes et tous,» affirme le candidat du NPA. Son programme prévoit donc de «mettre les moyens pour soutenir les associations socioculturelles et artistiques», en particulier celles mettant l’accent sur la proximité : « Il ne faut pas privilégier la culture institutionnelle mais la développer dans les quartiers ainsi que les structures telles que les bibliothèques, lieux de spectacles et de pratiques pour tous ceux qui le souhaitent.»•

Photo : © archives bordeaux7