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Municipales : Vincent Maurin change d’ère PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 26 Mars 2014 07:00

Avec un score « décevant » de 4,60% dimanche dernier, Vincent Maurin ne siégera plus au conseil municipal de Bordeaux.

 

Après 13 années passées dans l’opposition, le chef de file du PCF-Front de Gauche analyse lucidement cet échec et ses conséquences.



 

Comment vous sentez-vous après ce résultat décevant ?
Il y a un sentiment d’échec. Notre campagne de terrain a eu un certain écho, elle a même parfois servi de référence pour nos adversaires, les sondages nous plaçaient à 6 ou 7% donc nous avions l’espoir que l’électorat de gauche se mobilise. On n‘a pas peut être pas eu un message suffisamment clair pour que les déçus de la gauche gouvernementale puissent venir vers notre liste.

A posteriori, ne pas faire alliance avec Vincent Feltesse était-il le bon choix ?
Si j’étais parti avec Feltesse, j’aurais sauvé ma place au conseil municipal, c’est sûr. Mais si on a pris la décision de créer notre liste, c’est qu’on pensait avoir la possibilité de capter une partie de l’électorat de gauche. C’était un pari car Bordeaux est une ville très à droite et on savait que ce serait compliqué. Mais je ne pensais pas qu’il y aurait une telle sanction de la gauche et que nous serions emporté par ce vote sanction alors que nous ne sommes pas au gouvernement.

Vous regrettez aujourd’hui ?
Sur un plan personnel, c’est un tournant. J’étais conseiller municipal depuis 2001. Ces 13 années ont représenté un engagement, des responsabilités qui ne seront plus dans mon emploi du temps. J’avais envie d’être réélu car je pensais pouvoir continuer à apporter des choses dans l’opposition. Je suis très déçu et pour moi, c’est une espèce de couperet qui est tombé. Et je pense que c’est mauvais pour les Bordelais car ils n’auront plus la voix du PCF et du Front de Gauche au conseil municipal.

La CUB passe à droite. Comment envisagez-vous ce changement de majorité ?
Quand la droite accède à des responsabilités, ce n’est jamais pour le progrès social. J’ai quelques inquiétudes sur des projets engagés en terme de logement social, du passage en régie de l’eau, voire des transports. Je crains qu’on aille vers une CUB qui s’inscrive dans la métropolisation, avec une compétition entre grandes villes, tout cela sur fond d’austérité, de privatisations massives de services comme l’eau… Je suis plutôt inquiet.

Avec un score de 4,6%, vos frais de campagne ne seront pas remboursés par l’Etat. C’est une inquiétude ?
C’est un choc financier. J’évalue la somme que nous devons trouver à environ 24000 euros. Nous lançons une souscription pour se rembourser des frais engagés. Mais nous sommes une formation politique qui a une histoire, qui est enracinée, qui a des militants, des adhérents, des sympathisants, donc nous ne sommes pas du tout en péril. Nous allons trouver les moyens de rebondir.

Comment voyez-vous votre engagement désormais ?
Je ne prends pas ma retraite, je vais continuer à me mettre au service de ma formation politique. Je reste investi dans le milieu associatif, je suis également syndicaliste, je suis aussi très engagé dans mon quartier de Bacalan, où beaucoup de projets sont en cours.

Vous imaginez-vous candidat à Bordeaux en 2020 ?
Pourquoi pas ? J’aurai 60 ans, je ne serai pas sénile. La question reste ouverte. Si on me le demande, j’y réfléchirai. Mais aujourd’hui, la question est de rebondir, reconstruire et rester une force qui compte à Bordeaux. Sans élu communiste au conseil municipal, il y aura besoin d’avoir peut-être plus de répondant dans les quartiers, les associations, la vie au quotidien des Bordelais. C’est ce à quoi je vais m’employer. •

Recueilli par OSF

Photo : Vincent Maurin © ANTHONY ROJO

 

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