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Alain Rousset : « il faut amener des idées neuves » PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 27 Mars 2014 00:57

Alors qu’on l’avait peu entendu pendant la campagne du premier tour, la nouvelle conjoncture politique - avec l’échec de nombreuses personnalités locales de la gauche et l’imminence annoncée d’un possible remaniement ministériel - remet Alain Rousset sur le devant de la scène. Entretien.

 

Que vous inspire le camouflet subi par votre camp dimanche dernier ?
Je le trouve injuste car on sanctionne ceux qui réparent. Les maires réparent, ils sont attentifs. Or on les sanctionne à tort. Mais l’incompréhension de la politique au sens large et de celle du gouvernement en particulier est totale. Mais pour le deuxième tour on ne peut pas rester sur cette sanction gouvernementale. Le message a été entendu.
Quel est ce message et comment y répondre ?
Il y a la nécessité de redonner du sens à l’action gouvernementale en faisant des économies tout en ayant une forme de justice fiscale. Le PS doit se réapproprier la lutte contre la pauvreté, la précarité, mais en étant libre et en se disant "on ne peut pas raisonner au XXIe siècle comme on raisonnait dans la deuxième moitié du XXe". Il faut changer les choses et amener des idées neuves. Et que l’Etat ne fasse pas tout. Et plus que des nouvelles idées, il faut montrer où l’on va, fixer une trajectoire.
Faut-il changer d’équipe gouvernementale ?
Oui, il faut un autre gouvernement, plus resserré. Moi je souhaite que le Président et le Premier Ministre réunissent vite un certain nombre de responsables, et pas toujours les mêmes ! Pas toujours les apparatchiks qui tournent à Paris. Et cela ne concerne pas que le niveau ministériel : celui de l’appareil d’Etat, des conseillers du prince On doit ressourcer le personnel politique. Il y a des idées neuves à apporter. Regardez comment Jean-Yves le Drian a réussi dans sa fonction ministérielle. Et bien c’est un président de région, un ancien maire !  
Votre nom avait été évoqué lors de la constitution du gouvernement précédent, il le sera sûrement à nouveau cette fois. Faites-vous acte de candidature ?
Vous n’imaginez pas le plaisir que j’ai à être président de région. J’ai plus de latitude, de facilité à prendre des décisions et à faire avancer les choses. Je rencontre tous les jours des chefs d’entreprise, des chercheurs, c’est passionnant. Moi je suis un homme d’action, j’aime les choses concrètes.
Vous êtes en train de dire que vous ne quitterez pas ça pour n’importe quoi...
Oui. François Hollande me connaît, il sait où je peux être utile. Quand il est venu, je lui ai fait rencontrer des chefs d’entreprise et des chercheurs. Ayant été maire, je me suis intéressé à la sécurité (et j’ai eu des résultats spectaculaires), au logement et à l’urbanisme.
Mais qu’est ce qui vous intéresse ?
Plein de choses m’intéressent... y compris l’Intérieur !
Revenons à la situation locale. Certains échecs ne sont pas dûs seulement au contexte national...
Oui, mais on analysera ça après le 2e tour. J’ai déjà passé commande aux chercheurs de Sciences Po Bordeaux d’une analyse du scrutin. Est-ce que dans telle ville on a trop bétonné, est-ce que dans telle autre c’est le manque d’empathie du maire avec ses habitants... nous aurons l’expertise de gens qui ne sont pas juges et parties.
Au début de la campagne de Vincent Feltesse à Bordeaux, on l’a beaucoup comparé à la vôtre de 2008, et entendu dire que "cette fois, au moins, la gauche a un candidat motivé et crédible". Mais finalement ,votre score avait été bien meilleur que le sien...
Oui mais il y a le contexte national. Et un maire de Bordeaux qui a su se déporter intelligemment par rapport à l’UMP. Quant à Vincent, on ne peut pas douter de sa compétence, de son dynamisme et de la vision qu’il a. C’est un homme brillant, imaginatif et créatif. Il ne faudra pas perdre ses compétences. •  

Recueilli par S. Lemaire

Photo : Le président du Conseil régional d’Aquitaine regrette que les maires de gauche aient été «sanctionnés à tort» pour l’action gouvernementale © SL

 

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