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Municipales : nouveaux visages, nouveaux profils PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 03 Avril 2014 10:55

A 31 ans, il n’est pas seulement le plus jeune maire de Gironde. Il fait aussi partie de ces nouveaux élus au profil atypique sortis des urnes le 23 mars dernier à la surprise générale. Kévin Subrenat, nouveau maire d’Ambès, n’a rien du militant engagé décrochant le premier mandat d’une longue série.

 

Il a grandi sur la rive droite : Lormont puis Bassens avant de faire construire avec sa femme un pavillon dans le nouveau lotissement d’Ambès. Profession : fonctionnaire territorial. Kévin Subrenat travaille à la mairie de Bordeaux au service du protocole. Les habitués du Palais Rohan l’y croisent en effet régulièrement lors des réceptions, discret dans son costume sombre de fonction. «Je croise beaucoup d’élus dans le cadre de mon travail, alors je vois leurs bons côtés mais aussi leurs travers», sourit-il, sans bien sûr s’étendre sur le sujet. 


S’il en parle, c’est parce que c’est justement ce qu’il a pu considérer comme le «mauvais comportement» du maire sortant qui l’a poussé à se présenter. «J’étais à une réunion publique consacrée au risque d’inondation. Il était à la tribune et il a eu un geste très déplaisant pour faire taire les gens qui voulaient s’exprimer. Je me suis dit que cela n’était pas normal et j’ai senti que je n’étais pas le seul à le penser, qu’il y avait peut-être quelque chose à faire.» Bien vu : dès le premier tour, il sortait le sortant. Et maintenant ? Kévin Subrenat connaît les dossiers communaux mais il est loin d’être un pro de l’action politique.

Il n’est pas le seul. Au Taillan-Médoc, Agnès Laurence-Versepuy est un peu dans la même situation : jeune (31 ans aussi, mais quelques mois de plus !), nouvelle en politique, et pourtant vainqueur surprise du responsable départemental du PS. Double diplômée de l’Inseec et de l’Iseg, patronne d’une entreprise de bouteilles en plastique dans le Médoc, elle avoue volontiers son statut de novice sur de nombreux dossiers et sur les rouages de la vie politique. Lundi matin, elle participait à sa première réunion des maires du groupe Communauté d’avenir à la CUB, présidée par Alain Juppé, en compagnie de quelques élus nettement plus expérimentés. Comme Kévin Subrenat, elle sait qu’elle est en période d’observation mais que l’apprentissage devra se faire en accéléré. «Je redoutais un peu qu’on ne nous donne pas trop la parole, explique le nouveau maire d’Ambès. Mais j’ai pu exprimer les points importants pour ma commune - en particulier sur la question du risque inondation - et qu’ils soient pris en compte dans le programme commun pour la mandature.» Assis non loin de celui qui est son patron au Palais Rohan, il a dû avoir comme un sentiment de miroir traversé par la magie des urnes. •

Sophie Lemaire

Photo : Kévin Subrenat, 31 ans, est l’un de ceux qui ont créé la surprise le 23 mars © anthony rojo

Sans étiquettes, mais à droite quand même !

«Quand j’ai vu que ma liste avait été étiquetée "divers droite" par la préfecture, j’étais fou ! Il y avait des gens de toutes sensibilités sur ma liste, qui ne se reconnaissaient pas du tout dans cette étiquette. Mais il n’y a rien eu à faire.» Comme plusieurs autres de ces nouveaux maires élus le 23 mars, Kévin Subrenat a pris la tête d’une liste qui avait comme moteur principal l’opposition au maire sortant et la recherche d’une alternative, plus que la promotion des idées et valeurs d’un courant politique (lire ci-dessus). «à Ambès, comme le maire était de gauche et qu’on se présentait contre lui, mais pas dans la liste Front de gauche, on a été classés à droite. Mais c’est très réducteur.» Son voisin de Carbon-Blanc, Alain Turby tient le même discours. Pourtant, lundi matin, c’est bien à la réunion du groupe Communauté d’Avenir d’Alain Juppé, qui regroupe la droite et le centre à la CUB, qu’ils ont participé tous les deux. Si Alain Turby avait laissé planer le doute jusqu’au dernier moment avant de se ranger côté gagnants, Kévin Subrenat avait dès l’origine été investi par Communauté d’avenir. «Faire partie de ce groupe permet d’avoir des moyens pour fonctionner, d’être accompagnés dans notre prise de contact avec la CUB, d’être formés sur les dossiers importants.» Mais l’un comme l’autre continuent de revendiquer une totale indépendance qui les autorise, disent-ils, à reprendre leur liberté en cas de divergence. En attendant, ils viennent grossir les rangs d’une majorité déjà bien fournie.

 

 

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