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Municipales à Bruges : Brigitte Terraza veut poursuivre « l’aventure » PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 13 Février 2014 07:00

Pour situer l’enjeu de l’élection des 23 et 30 mars prochains à Bruges, un peu d’histoire politico-judiciaire s’impose. En novembre 2010, suite à la démission de quatorze élus de la majorité du maire UMP en poste à l’époque, Bernard Seurot, des élections anticipées avaient été organisées.

Les démissionnaires reprochaient notamment au premier édile de possibles collusions avec des entreprises de BTP. Par la suite, Bernard Seurot fut mis en examen pour corruption passive, un dossier dont l’instruction se poursuit encore aujourd’hui.
Pour la droite, les conséquences de cette affaire furent terribles. Lors de l’élection anticipée, elle se présenta désunie et deux listes affrontèrent celle qui était alors une illustre inconnue, Brigitte Terraza. La candidate Divers Gauche profita de la triangulaire pour l’emporter et ravir une commune dont Bernard Seurot était maire depuis 1995.
Cette année, la droite a pris les devants pour qu’une pareille mésaventure ne se reproduise pas. A l’issue d’une primaire organisée par le groupe Communauté d’Avenir, Eric Veissier, un candidat sans étiquette, a été désigné pour mener l’unique liste de droite en lice (lire par ailleurs).

« Une dérive financière »
Au terme d’un demi-mandat, Brigitte Terraza affiche sa « confiance.» Son bilan, la maire de Bruges le décline par opposition à la situation héritée de la gestion de l’ancienne équipe municipale : « quand j’ai été élue, la première mauvaise surprise a été la situation financière de la ville, explique-t-elle. Fin novembre 2010, nous n’avions pas les moyens de payer les salaires du personnel en décembre. C’était une situation très grave qui illustrait une dérive financière depuis plusieurs années. La capacité d’auto-financement était négative, ce qui signifie que la commune n’avait pas les moyens de faire face à ses dettes. Rapidement, il a fallu mettre en place des actions correctives.»
En rognant sur la masse salariale, sur l’attribution d’avantages matériels dispendieusement concédés et en remettant à plat le système d’attribution des marchés public, la maire Divers Gauche affirme avoir réussi à « inverser la tendance en un an.» « Bruges est une ville dynamique au niveau démographique et on a des recettes fiscales importantes, poursuit-elle. Il fallait simplement contenir les dépenses pour éviter cet effet ciseau. Aujourd’hui, les finances sont saines et nous envisageons le prochain mandat avec d’intéressantes possibilités d’investissements.»

Une opposition au bétonnage
Le projet de Brigitte Terraza pour la prochaine mandature s’articule autour de questions environnementales et de lutte « contre la surenchère foncière.» « Nous avons voté un projet de territoire qui donne une visibilité aux habitants sur les quartiers qui resteront dans la même configuration et ceux dont on peut admettre une densification, notamment le long des axes de transports. L’enjeu est de maîtriser le développement démographique car ce que je souhaite, c’est anticiper les gros projets urbains en maintenant le niveau d’équipements sportifs, de petite enfance, de scolarité, etc.»
Prônant « la transparence » et « la concertation », la maire, dont la liste fédère l’ensemble des forces de gauche (PS, EELV et PC), défend notamment le projet Ausone (820 logements et un parc de 12 hectares) et le développement des modes de déplacements doux. •

Olivier Saint-Faustin

Photo : Maire depuis 2010, Brigitte Terraza ambitionne cette fois d’accomplir un mandat complet © Archives Bordeaux7

 

Eric Veissier, silence radio

Lors de chaque reportage que Direct Matin Bordeaux7 consacre aux élections municipales, le principal candidat d’opposition est invité a présenter son projet et ses ambitions pour la commune. Mais dans le cas de Bruges, Eric Veissier n’a pas donné suite à nos demandes maintes fois réitérées d’interview.
Notre première sollicitation, le 5 février, a donné lieu à une réponse par sms dans laquelle le candidat de droite s’excusait de sa non-disponibilité pour raison « professionnelle.» Depuis, malgré notre insistance, il n’a répondu à aucun appel ni aucun message. Une attitude pour le moins surprenante venant d’un candidat à la fonction de premier édile dans une ville qui représente un enjeu stratégique majeur pour l’agglomération.

La CUB en toile de fond
Conseiller municipal d’opposition depuis 2010 à Bruges, Eric Veissier bénéficie du soutien de Communauté d’Avenir. En juin 2013, le groupe d’opposition à la CUB avait organisé une primaire dans la ville et à la surprise générale, Eric Veissier, candidat sans étiquette, l’avait emporté d’une courte tête (296 voix contre 287) devant l’UMP Philippe Séguineaud.
Le mois dernier, Alain Juppé s’était ainsi rendu à Bruges afin de lui manifester publiquement son soutien. L’enjeu, pour le maire de Bordeaux, est important. Alors que la CUB verra ses compétences étendues lorsqu’elle deviendra une métropole le 1er janvier 2015, prendre sa présidence est une priorité pour l’ex-Premier Ministre.
Comme dans le système actuel, chaque ville disposera d’un nombre de représentants calculé au prorata de sa population mais les élus siégeant à la CUB ne seront plus que 105 contre 120 jusque là. Grâce à son dynamisme démographique (plus de 15 000 habitants aujourd’hui), Bruges sera la seule commune de la CUB à voir son nombre de représentants augmenter (2 contre 1). L’éventuel basculement à droite de la ville jouera un rôle essentiel dans les espoirs de reconquête de Communauté d’Avenir. •

La rédaction

 

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