Selon le Réseau Action Climat (RAC), qui a sondé les candidats aux municipales dans les dix plus grandes villes françaises, le programme d’Alain Juppé pour la prochaine mandature à Bordeaux accorde une meilleure place aux enjeux environnementaux que celui de Vincent Feltesse.

Ces derniers mois, ce réseau, qui regroupe de nombreuses associations nationales et locales de lutte contre les changements climatiques, a adressé un questionnaire abordant huit thématiques, comme le bâtiment, la mobilité, l’énergie, la gestion des déchets ou encore l’urbanisme, à chacun des candidats en lice, à l’exception de ceux du FN car « ils ne partagent pas les valeurs du réseau, notamment celles de la solidarité internationale.»

23 questions portant sur leur programme climat-énergie ont ainsi été soumises aux candidats au Palais Rohan. L’objectif est de permettre aux électeurs d’y voir plus clair sur les ambitions des uns et des autres en matière de respect et de protection de l’environnement.



Les réponses « laconiques » d’Alain Juppé
A la lecture des résultats, rendus publics hier, le sang de Pierre Hurmic, le leader bordelais d’EELV, qui occupe la place de numéro deux sur la liste de Vincent Feltesse, n’a dû faire qu’un tour. Car le candidat socialiste, avec un B, arrive derrière Alain Juppé, qui est pour sa part crédité d’un A. Egalement interrogé, Vincent Maurin obtient aussi un B alors que Philippe Poutou, sollicité, n’a pas encore fait connaître ses réponses.

Comment expliquer un tel résultat ? Pour Nicolas Szczepan, chargé de mission pour le RAC, l'analyse des résultats des candidats PS et UMP est à relativiser : « Alain Juppé à répondu "oui" à toutes les questions, explique-t-il. Mais il ne précise pas ce qu’il a prévu de faire, ce n’est pas très circonstancié et il y a peu d’éléments sur lesquels s’appuyer pour savoir quel type de changements cela implique pour les Bordelais. Il y a beaucoup plus de détails dans les réponses de Vincent Feltesse. Mais il fait souvent référence au bilan de sa politique environnementale à la tête de la Communauté Urbaine de Bordeaux alors que ce n’est pas l’objet du questionnaire. Nous évaluons seulement les projets. Mais sur les principaux points, ses engagements sont sérieux et intéressants.» Le responsable du réseau souligne également les « nombreux engagements » de Vincent Maurin malgré « quelques hésitations.»

Cette démarche du RAC, association qui se décrit comme apolitique, s’inscrit dans un contexte pré-électoral où « les enjeux environnementaux ne sont pas mis en avant, regrette Nicolas Szczepan. Les candidats ne considèrent pas que ces questions peuvent leur faire gagner ou perdre des voix. Nous voulons les pousser à s’engager.»
Par la suite, Le RAC suivra avec « vigilance » le respect des engagements formulés par les candidats.
A noter qu’au regard des réponses formulées par les candidats des neufs autres grandes villes françaises, les prétendants bordelais sont qualifiés de « bons élèves en terme de promesses. Maintenant, on verra dans les réalisations si ces promesses seront tenues.» •

Olivier Saint-Faustin

Intégralité du questionnaire et des réponses sur www.rac-f.org/Bordeaux

Photo : Le Réseau Action Climat veut pousser les candidats à « s’engager »

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