A moins de trois semaines du premier tour de l’élection municipale, Vincent Maurin estime conduire « la seule liste de gauche dont le message est clair.»

Dimanche, lors de la présentation de ses 60 colistiers, le candidat bordelais du Front de Gauche n’a pas manqué de réagir aux propos tenus par Vincent Feltesse deux jours plus tôt.
Face au défaitisme du candidat socialiste, qui a laissé entendre qu’il ne pourra pas remonter son retard face à Alain Juppé, Vincent Maurin voit une opportunité de rassembler derrière sa candidature les « électeurs qui croient que l’on peut encore regagner les voix de ceux qui ont voté à gauche lors des dernières élections.» « Je ne me réjouis pas de cette annonce et je ne m’explique pas la stratégie de Vincent Feltesse, précise-t-il tout de même. Quand on se lance dans un combat, on va jusqu’au bout, on ne s’arrête pas en plein milieu. La conséquence, cela peut être une démobilisation de l’électorat de gauche alors qu’il y a pourtant matière à créer de l’espoir. Je veux incarner cet espoir. Ce n’est pas parce qu’Alain Juppé est annoncé gagnant qu’il ne faut pas se mobiliser. Il ne faut rien lâcher et faire en sorte qu’il y ait un maximum d’élus de gauche à Bordeaux.»

« Un candidat qui y croit »
Dans cette dernière ligne droite, Vincent Maurin veut donc incarner, dans l’esprit des électeurs, une gauche combative et déterminée à changer les choses : « quitte à voter à gauche, autant voter pour un candidat qui y croit, glisse-t-il. Il reste trois semaines pour convaincre ceux qui hésitent, qui n’y croient plus. Si vous voulez que la gauche mette en difficulté Alain Juppé, votez Front de Gauche.»
Dans son programme, baptisé « Bordeaux pour tous », Vincent Maurin entend défendre « ceux qui luttent au quotidien pour l’emploi, les salaires, les droits et les libertés. Ceux qui veulent plus de solidarité dans ce monde de brutes. Ceux qui n’en peuvent plus de la montée de l’extrême droite.» L’objectif affiché est de « battre » le maire de Bordeaux Alain Juppé : « il va continuer à privatiser Bordeaux, à poursuivre la gentrification, à exclure les plus démunis. Il faut dire non à la politique libérale d’Alain Juppé et construire du neuf à Bordeaux.»

La jeunesse à l’honneur
Censée représenter le « Bordeaux qui bouge, mais qui souffre aussi », la « liste de combat » présentée par Vincent Maurin se caractérise d’abord par la jeunesse de ceux qui la composent : « la moyenne d’âge est de 47 ans mais de 35 ans pour les 10 premiers, précise-t-il. On a voulu montrer la diversité du Front de Gauche. On veut incarner cette jeunesse qui lutte dans les entreprises, qui est sous le feu des régressions liées aux politiques d’austérité du gouvernement, qui veut une société de justice, de solidarité, d’humanisme.» Si la numéro 2 sur cette liste, la conseillère juridique Anne Druais, est âgée de 42 ans, les trois colistiers suivants ont ainsi moins de 30 ans : Jérôme Gratchoff, 29 ans, un ouvrier de l’aéronautique, Ariane Gallet, étudiante de 21 ans, et Adrien Mazières-Vaysse, 29 ans, chercheur. 
Composée de 27 membres du parti Communiste, 12 du parti de Gauche, 7 d’Ensemble et 3 membres de la Gauche Unitaire, la liste compte également 12 candidats n’appartenant à aucun parti. Le monde syndical est très présent avec 25 représentants, soit 40% des colistiers. •

OSF

Photo : Vincent Maurin et ses 60 colistiers, dimanche dernier sur le Cours de l’Yser © DR