Dans une ville traditionnellement peu encline à privilégier les votes extrémistes, Jacques Colombier aborde le scrutin municipal avec un optimisme mesuré.

Hier, lors de la présentation de son programme pour la prochaine mandature, le leader bordelais du Front National a affiché ses ambitions : « je vise deux à trois élus, affirme-t-il. Réaliser un score de 9 à 10% serait une belle performance.»
Alors que le dernier sondage créditait le FN de 6% d’intentions de vote, cet espoir ambitieux du candidat Lepéniste repose sur un ressenti jugé positif sur le terrain : « à Caudéran, qui est assez Juppéiste, nous avons reçu un accueil étonnant. C’est la première fois que je reçois un tel accueil après 38 ans de militantisme au FN. Là est le vrai sondage ! On sent le ras-le-bol des gens.»

La fiscalité érigée en priorité
Le programme de Jacques Colombier s’articule autour de six thèmes principaux.
Le premier d’entre eux est l’un des chevaux de bataille du FN : la fiscalité, « le sujet dont les gens nous parlent le plus.» « Le bilan d’Alain Juppé est lourdement supporté par les Bordelais, assure-t-il. Bordeaux est la quatrième ville la plus imposée, la première en ce qui concerne les charges liées à la représentation et la communication des élus, soit 3000€ par élu. En période de crise, il faut diminuer les dépenses.» Le candidat Frontiste propose de réaliser un audit, d’« alléger la fiscalité », notamment pour les commerces, de cesser « les travaux non prioritaires » comme le grand stade.
Sur le plan du développement économique et commercial, Jacques Colombier préconise « l’arrêt des grandes surfaces généralistes dans l’agglomération car elles tuent le commerce bordelais.» Concernant le logement, en plus de la mise en place d’une politique de rénovation du bâti ancien, il souhaite que le crédit municipal de Bordeaux accorde des prêts pour l’accession à la propriété à faible taux, « comme cela se fait dans d’autres villes.»
En matière de cadre de vie, le programme du FN prévoit la création de « crèches de nuit » inspirées d’une initiative lyonnaise. Dans le centre, il envisage l’installation de « containers enterrés » pour régler la question du ramassage des déchets. La fin d’une « politique anti-voiture à Bordeaux » est également réclamée, tout comme un renoncement au projet de ligne D du tram rue Fondaudège, car il risque de « faire crever » cette « artère commerçante.»

« Stopper » le projet de Mosquée
En période de crise, les questions liées à la sécurité, à l’immigration et au communautarisme ne sont pas les premières évoquées mais elles demeurent le fonds de commerce du FN.
Ainsi, le projet de création sur la rive droite d’une mosquée « gigantesque », derrière laquelle se cache une « volonté d’expansion de l’Islam », n’est « pas innocent » et les responsables religieux locaux qui le défendent sont « un danger pour Bordeaux et la République.» Jacques Colombier estime ainsi qu’il faut « stopper ce projet » et « supprimer les subventions aux associations communautaristes.»
Sans proposer de solution, il compte également « lutter contre les squats, les campements sauvages et les camps de Roms.»
Enfin, il souhaite « augmenter les effectifs » de la police municipale et « redéfinir ses missions.» Plus de temps doit ainsi être accordé aux « missions de terrain comme l’îlotage ou la surveillance des sorties de lycée, où les plaintes pour des faits de rackets et de trafic de drogue sont nombreuses.» •

OSF

Photo : Jacques Colombier (au centre) et ses colistiers espèrent réaliser un score de « 9 à 10% » © OSF