Tintin sous acide
Le festival international ne met pas en lumière que les nouveaux talents. La preuve, le jury nomine une fois encore Charles Burns, figure de proue de la bande dessinée américaine. Le maître du noir et blanc tente la couleur sur ce projet qui devrait s’accompagner d’un second volume. Dès la couverture ( rappelant «L’Etoile mystérieuse»), le parallèle est évident, l’auteur de «Black Hole» détourne Tintin, perdu ici dans un monde bizarroïde, parfois même ragoûtant. Le héros à la houpette porte chez Burns le nom de Doug et reflète angoisses adolescentes mêlées à délires drogués. De quoi rester perplexe. En attendant la suite... (CC)
«Toxic», Charles Burns, éditions Cornélius, 19,95€.

Le grand jour pour sturm ?
Féru d’histoire avec un grand H, James Sturm a déjà réalisé quatre récits sur les Etats-Unis dont «Black star», sur la sportive Satchel Paige. Dans son dernier roman graphique «Le jour du marché», il brosse un portrait de la communauté juive en Europe de l’Est au début du XXème siècle. Et ce à travers une journée clé de Mendleman, un tisserand dont la femme est sur le point d’accoucher. Venu vendre ses tapis brodés à la main au marché, il se voit essuyer plusieurs refus. Les grossistes préfèrent en fait des produits d’usine faible qualité...  L’album paraît anecdotique au premier coup d’oeil. Sauf que Sturm relate métaphoriquement le début de l’ère de la surproduction et des grands magasins.
« Le jour du marché», James Sturm, Editions Delcourt, Collection Outsider, 16€.