Après quelques mises en bouche un peu partout, le Printemps des Poètes entre dans sa phase hyperactive à partir de demain : entre le “Demandez l’impossible” itinérant du Théâtre des Tafurs et le Marché de la Poésie aux Chartrons, l’amateur aura largement de quoi se mettre sous la dent. 


Toute dévolue au Marché de la Poésie, la Halle des Chartrons donne encore jusqu’à demain dans l’expo art contemporain avec quelques friandises en soirée (voir agenda page suivante), mais on pourra aussi rencontrer demain à la librairie Olympique voisine l’un des deux invités choisis par Permanences de la littérature, Frédéric Forte, pour des lectures à 18h30. 


Pendant ce temps, le Théâtre des Tafurs de François Mauget fourbit ses armes pour ses interventions poétiques tous azimuts « et pour toutes les bourses » – et pour cause, tout est gratuit. Et pour démarrer en beauté, il invite Caroline Lemignard avec son spectacle « Abyssal Cabaret », une balade urbaine sur des textes de Maryse Hache au départ d’un lieu tenu secret, avec trois départs à 10h, de vendredi à dimanche (jauge très limitée, réservation obligatoire au moins deux jours avant au 06 62 27 49 60).

Vendredi à 20h, rendez-vous est aussi donné au Zinc Pierre, le nouveau café signes du Centre d’animation Saint-Pierre, pour des lectures par Michel Thion de son « Traité du Silence », traduites en simultané en langue des signes. 
De spectacle en déambulation, il en sera à nouveau question dimanche à 15h et 17h dans les allées du Musée d’Aquitaine, où Hubert Chaperon et Martine Lucciani donneront des textes tirés de « Si je suis de ce monde » de la poétesse saumuroise Albane Gellé, qu’on pourra rencontrer à l’issue des représentations.

Les agapes poétiques se poursuivront la semaine prochaine avec notamment une “flash mob” sur les places du centre-ville mercredi, un lecture théâtralisée hommage à Léo Ferré par Lionel Bourg samedi, et la magie des mots de la Réunionnaise Murièle Modély mise en voix au milieu des salles XIXe et XXe du Musée des Beaux-Arts (réservation conseillée au 05 56 10 25 25).


Grand Prix de l’Académie et Goncourt

C’est vendredi, donc, que le Marché de la Poésie passera, lui, aux “choses sérieuses”. En soirée, sous la Halle, l’un des grands invités, Daniel Mesguich lira des textes de Baudelaire, Borgès, Kafka, Jehan-Rictus pour la seule soirée payante du programme (20h30, 10-15€, résa sur poesiebordeaux.fr).
Et, samedi, ce sera parti pour deux jours de rencontres et d’interventions tous azimuts. Rencontres avec des éditeurs tous dédié à la muse Calliope, évidemment, une quinzaine en tout qu’on ne citera pas tous ici. Rencontres avec des auteurs, petits et grands, jeunes et moins jeunes.

Parmi les plus connus, on croisera deux grands monsieurs, Michel Butor, Grand Prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre en 2013, et Charles Juliet, prix Goncourt de la poésie-Robert Sabatier 2013. René de Ceccatty, fin connaisseur de Pasolini à qui un hommage sera rendu tout le week-end, Daniel Pozner (invité par les éditions Le Bleu du Ciel), Emmanuel Adely (l’autre grand invité de Permanences de la Littérature) ou encore le poète et producteur radio sur France Culture Frank Smith.


Parmi les animations annexes, on notera deux parcours poétiques au départ de la halle, samedi et dimanche à 10h (sur inscription au 05 56 01 03 90), et le traditionnel micro ouvert « De vers en verres » du dimanche midi. Puisque, c’est bien connu, au marché, on aime les vers... à pieds. •

SLJ

Photo : En haut, Caroline Lemignard funambule du verbe, Albane Gellé, l’une des invité(e)s des Tafurs ;
en bas, Michel Butor, Charles Juliet, Frédéric Forte invités du Marché.  © DR / Michel Durigneux / DR / C. Hélie - Gallimard / Hermance Triay