Télécharger Bordeaux7

L'édition PDF est mise en ligne tous les matins à partir de 7 heures. Cliquez sur l'image pour télécharger l'édition du jour.

Newsletter

Retrouvez-nous sur :

Facebook
Twitter
Flux RSS

Pigalle, noir mais pas trop PDF Imprimer Envoyer
Vendredi, 14 Mars 2014 07:00

Terminé, les enfantillages. Avec la tournée de son très bon album « T’inquiète... », Pigalle renoue avec la chanson pour adulte. Ils sont attendus ce vendredi soir sur la scène du Krakatoa de Mérignac. Entretien avec son fondateur, François Hadji-Lazaro.


 

L’album s’appelle « T’inquiète… » mais le ton des textes reste une nouvelle fois assez désabusé…

Oui, avec trois petits points. C’est assez à double tranchant. Malheureusement, au fur et à mesure que les années passent, je suis obligé de constater que les choses sont loin de s’améliorer. Cette expression, ce sont surtout mes deux fils qui l’emploient. Pour moi, c’est une expression moderne liée à l’adolescence alors elle m’a paru s’imposer. Par contraste avec la réalité quotidienne que vivent les jeunes générations.



Puisqu’on parle jeunesse, ça ne vous fait pas bizarre de retrouver un public adulte après deux ans de tournée de l’album jeune public « Ma Tata, mon pingouin, Gérard et les autres » ?

Non, ce qui m’a fait bizarre, c’est de voir sur les cinq premières dates de la nouvelle tournée des gens venir avec leur enfant. Je crois pas que ce soit une bonne idée : on joue plus fort et les thématiques ne s’adressent plus aux gosses. Parce que, pour cet album comme pour les anciens, si la musique est parfois légère, les textes sont quand même sombres – avec des petites notes rigolotes : j’ai beau avoir une vision très noire de la société, ça n’empêche pas de rigoler un bon coup. 


Par contre, ce qui me plaît, c’est de voir évoluer le public. En vingt ans de Pigalle, on voit toujours venir les “anciens” et s’y mêlent des gamins de 15 ans qui ont découvert ça parce que leur père ou leur mère écoutait Pigalle.



Univers noir, pessimisme... Pas très vendeur, non ?

Pourtant ça marche ! L’album part bien, les salles sont bien remplies, les dates tombent malgré la crise… C’est vrai que le dernier album a un aspect très noir, mais il y a beaucoup de chansons entrainantes. En concert, c’est encore différent, entre les nouveaux morceaux et les anciens, le tout c’est d’introduire des cassures, des changements de rythmes et d’ambiances pour que le public rentre dedans. Jusque là, on a de bons retours et un bon bouche à oreille.



Sur la pochette, vous posez avec une vielle à roue et, après la pipa chinoise dans le précédent, vous ajoutez encore un nouvel instrument, la guitare portugaise… D’où vous vient cet intérêt pour les musiques anciennes, les instruments exotiques ?

D’abord, il n’y a rien de contradictoire à s’intéresser autant à la musique baroque qu’à l’indus’, je n’ai jamais abordé la musique de manière sectaire. En fait, ça a commencé quand je me suis fait “tirer l’oreille” par Bob Dylan. J’ai voulu savoir d’où il venait et, en m’intéressant au folk américain, je me suis rendu compte qu’il était influencé par ceux de tous les pays du monde. 


En tout, je dois bien avoir une trentaine d’instruments maintenant. Mais je n’ai pas de règle pour les utiliser. Le plus souvent, une chanson commence sur des paroles ou une mélodie mais, plus rarement, un instrument me crée une ambiance musicale, comme un décor. L’avantage avec l’informatique musicale aujourd’hui, c’est que je peux essayer plein d’instruments en très peu de temps, faire des essais d’ambiance en très peu de temps. Ça c’est pour l’album. Pour la scène, même si j’emmène avec moi 13 instruments sur cette tournée, je suis obligé d’avoir une autre écriture – il faudrait 12 personnes pour rejouer les arrangements de l’album ! Mais c’est ça qui est intéressant, ces différences entre l’album et le live, ça crée encore d’autres univers. C’est très complémentaire, et ça explique peut-être que je sois là dans la durée, depuis très longtemps. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Ce vendredi soir au Krakatoa, 20h30, 18-21€. www.krakatoa.org 

 

Photo : « J’ai beau avoir une vision très noire de la société, ça n’empêche pas de rigoler un bon coup. » © Pierre Terrasson

 

La Une du jour

Newsletter

Copyright © 2024 CNEWS Matin Bordeaux7. Tous droits réservés.