Pigalle, noir mais pas trop |
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Vendredi, 14 Mars 2014 07:00 |
Terminé, les enfantillages. Avec la tournée de son très bon album « T’inquiète... », Pigalle renoue avec la chanson pour adulte. Ils sont attendus ce vendredi soir sur la scène du Krakatoa de Mérignac. Entretien avec son fondateur, François Hadji-Lazaro.
L’album s’appelle « T’inquiète… » mais le ton des textes reste une nouvelle fois assez désabusé… Puisqu’on parle jeunesse, ça ne vous fait pas bizarre de retrouver un public adulte après deux ans de tournée de l’album jeune public « Ma Tata, mon pingouin, Gérard et les autres » ? Par contre, ce qui me plaît, c’est de voir évoluer le public. En vingt ans de Pigalle, on voit toujours venir les “anciens” et s’y mêlent des gamins de 15 ans qui ont découvert ça parce que leur père ou leur mère écoutait Pigalle. Univers noir, pessimisme... Pas très vendeur, non ? Sur la pochette, vous posez avec une vielle à roue et, après la pipa chinoise dans le précédent, vous ajoutez encore un nouvel instrument, la guitare portugaise… D’où vous vient cet intérêt pour les musiques anciennes, les instruments exotiques ? En tout, je dois bien avoir une trentaine d’instruments maintenant. Mais je n’ai pas de règle pour les utiliser. Le plus souvent, une chanson commence sur des paroles ou une mélodie mais, plus rarement, un instrument me crée une ambiance musicale, comme un décor. L’avantage avec l’informatique musicale aujourd’hui, c’est que je peux essayer plein d’instruments en très peu de temps, faire des essais d’ambiance en très peu de temps. Ça c’est pour l’album. Pour la scène, même si j’emmène avec moi 13 instruments sur cette tournée, je suis obligé d’avoir une autre écriture – il faudrait 12 personnes pour rejouer les arrangements de l’album ! Mais c’est ça qui est intéressant, ces différences entre l’album et le live, ça crée encore d’autres univers. C’est très complémentaire, et ça explique peut-être que je sois là dans la durée, depuis très longtemps. • Recueilli par Sébastien Le Jeune Ce vendredi soir au Krakatoa, 20h30, 18-21€. www.krakatoa.org
Photo : « J’ai beau avoir une vision très noire de la société, ça n’empêche pas de rigoler un bon coup. » © Pierre Terrasson |