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Manchester Strikes Again* PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 19 Mars 2014 07:20

Si la voisine Liverpool a eu... les Beatles, Manchester a de tout temps été terreau musical fertile. Et ça continue : avec la tournée « New Sound of Manchester », les deux groupes présents ce mercredi soir à Barbey entendent bien incarner la relève. Entretien avec Kelly, leader de No Ceremony///.


 

Des Herman’s Hermits aux Chemical Brothers en passant par Joy Division, New Order, The Smiths, The Stone Roses, Happy Mondays ou Oasis, on ne compte plus les groupes emblématiques de la scène mancunienne. Sans prétendre atteindre ces sommets, ça se présente plutôt très bien pour le double plateau de ce soir : d’un côté, Money, auteur d’un « The Shadow of Heaven » classieux, dense et organique, à situer quelque part entre Wu Lyf, Arcade Fire et certains Vampire Weekend, de l’autre, les plus synthétiques No Ceremony/// parvenant, un peu à la manière de leurs aînés de New Order, à marier subtilement danse et mélancolie sur leur album éponyme.



On va commencer par votre nom : un clin d’œil à « Ceremony », le premier single de New Order ?

Quand on a trouvé ce nom, on s’est d’abord dit que ça collait bien avec ce qu’on avait envie de faire : ne pas s’embarrasser du décorum autour de la musique et se concentrer sur la musique elle-même. Il n’y avait pas l’idée d’être associé à New Order, on ne l’a réalisé qu’après. On va dire que c’est une heureuse coïncidence. Il se trouve que le groupe fait sans nul doute partie de nos influences – mais au même titre que des groupes non-mancuniens comme les Pixies ou Nine Inch Nails. Si on devait en citer, il faudrait une liste de 25 ou 30 groupes alors... De toute façon, notre but a été de faire la musique telle qu’on la ressentait, en essayant le plus possible de faire abstraction de nos influences. 



Qu’est-ce qui, selon vous, fait que la musique semble coller à la peau de Manchester ?

Je ne pourrai pas dire si tous les groupes l’ont perçu comme ça mais, ce que je crois, c’est qu’il règne un sens de l’histoire, du patrimoine ouvrier, un héritage qui dépasse la seule musique. Manchester est une ville dont l’industrie décline depuis des décennies, et malgré tous les travaux d’embellissement de la ville, on y voit toujours ces tours, ces usines souvent vides, ces cheminées... Qui sont pour moi sources d’inspiration. Comme je dis souvent, à Manchester on a fréquemment l’impression de vivre dans une vidéo de Joy Division.



Et de nos jours, comment cela se traduit-il ? Manchester est-elle encore un peu Madchester ?

Madchester, non, cet âge d’or est derrière nous. Mais la ville reste un vrai creuset de forces créatives, dans tous les domaines. Et du point de vue musical, c’est une sorte d’esprit pionnier qui prédomine encore : peu importe le style dans lequel vous êtes, il y a un public curieux et ouvert pour vous porter, même si vous faites du “leftfield”, de l’étrange ou du non-conventionnel. Et puis, le nom seul de Manchester fait toujours bien sur une “carte de visite” : quand cette tournée européenne a été montée, on s’est vite rendu compte que tout le monde connaissait Manchester et sa musique.



Justement, vous tournez en plateau avec Money. Y a-t-il des points communs entre vous ?

On se connaissait assez peu, alors on est très contents de vivre ça ensemble maintenant. Même si nos musiques sont très différentes. Pour moi, le dénominateur commun, c’est l’émotion qui imprègne et inspire nos morceaux, à tous les deux, cette façon de créer des atmosphères très évocatrices... Et à chaque fois de manière singulière. Nous, par exemple, pour créer ce climat émotionnel, on n’hésite pas à user des composantes qu’on n’a pas l’habitude d’entendre employées comme ça, l’Autotune, des éléments de rave music... Ne pas hésiter, oser, c’est peut-être ça, notre point commun, et la marque de fabrique de Manchester. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Ce mercredi soir, à Barbey, 20h30, 15€ prévente, 18€ sur place.
* “Manchester a encore frappé”, librement inspiré de « Bigmouth Strikes Again » des Smiths.

Photo : De la danse pop et des larmes : No Ceremony///, ce soir en double plateau avec Money. © Mads Perch - Pias

 

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