| Tanxxx, auteur et dessinatrice bd |
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| Jeudi, 27 Janvier 2011 20:46 |
Comme tous les mois, Bordeaux7 choisit de suivre une profession du milieu culturel. Festival International d’Angoulême oblige, la bédéiste Tanxxx nous ouvre les portes de son atelier. En toute franchise.  Angou l’aime. La réciproque est un peu moins valable. Le Cannes de la Bd, très peu pour Tanxxx, nommée en 2009 pour l’album «Esthétique et filatures».
«Il y a un côté people agaçant. Et puis les dédicaces mettent une barrière avec le public. J’y vais surtout pour voir les copains qu’on ne croise pas le reste de l’année», admet la dessinatrice. Et accessoirement improviser pour la cérémonie d’ouverture et participer tous les après-midi du week-end à un concert dessiné avec les musiciens d’Alain Bashung ou Brigitte Fontaine. Il y a quelques jours encore, Mathilde, planchait dans son atelier des Capucins sur une possible suite de «Rock Zombie», attendue par tous ses fans. Très présente sur le net via son blog, elle aime aussi se balader sur ceux de ses collègues. «Le métier est plus facilement envisageable qu’il y a quelques années. Mais pour les débutants, rien que le fait d’être publié représente une opportunité énorme. Il devient donc très dur de se faire payer. Personnellement, je préfère gueuler et mettre les choses au clair», soulève la trentenaire, qui avoue être dans une période pessimiste. Les américains Gilbert Hernandez et Charles Burns l’ont poussé à prendre le crayon. Motivée par les concerts de la capitale girondine, après six ans aux Beaux-Arts d’Angoulême, la jeune femme atterrit à Bordeaux. Rica, un autre bédéiste du coin lui fait connaître alors le métier. «J’imaginais que la profession était réservée à une élite, or il m’ a fait réaliser qu’elle était à portée de main». Elle ouvre ainsi sa micro-entreprise et effectue de multiples illustrations. Nombreuses sont ses illustrations sur les flyers de salles comme l’Inca, notamment. Un fait d’arme qui la catégorise encore dessinatrice «rock’n’roll». Un métier solitaire «Mais c’était frustrant car on ne peut pas mettre en scène les personnages», relate celle qui se décrit comme faignante. Aujourd’hui, le public identifie l’artiste pour son univers noir et blanc, pas forcément évident à imposer chez les éditeurs. Son plus gros succès, c’était chez Casterman. «C’était tellement prenant pendant 8 mois d’affilée. Je ne sortais pas, je ne voyais personne de sorte que je suis arrivée à saturation. Il m’a bien fallu un an avant de reprendre goût au dessin». Car c’est aussi ça, le monde de la BD, être enfermé dans sa bulle. «L’activité étant solitaire, je travaille avec la musique ou la radio». Tanxxx peut passer certains mois à ne rien faire ou connaître le rush, à l’image de la mi-janvier où les commandes ont afflué : pour des tatouages, des magazines. «Pour ce job, il ne faut pas avoir peur de ne pas manger le mois suivant»... Mathilde reconnaît toutefois une grande liberté dans la gestion de son emploi du temps, même si elle n’est pas épargnée par le doute. «Quand je commence une histoire, j’ai l’impression d’être un génie puis j’émets des réserves sur le scénario et je trouve ça nul». Une fois l’ouragan Angoulême passé, Tanxx espère se concentrer sur un album jeunesse. D’ailleurs, «Neuf pieds sous terre», son dernier ouvrage pourrait constituer une première piste vers ce créneau.• Carine Caussieu Concert dessiné à 14h d’aujourd’hui à dimanche, au théâtre d’Angoulême, 8€ |