Pedro Soler, Philippe Mouratoglou : deux grands noms de la guitare sont réunis pour la première fois pour une tournée unique où guitares flamenca et classique se retrouvent autour de la figure d’Albéniz. Grand moment en perspective ce soir au Grand-Théâtre. 


« Je connaissais Isaac Albéniz depuis longtemps mais ce n’est que récemment que j’ai été frappé par la façon dont il a respecté les formes des musiques traditionnelles andalouses. » L’homme qui parle est un grand monsieur de la guitare et du flamenco : à 76 ans, il a fait ses armes puis joué aux côtés des plus grands – José Maria Rodriguez, Jacinto Almadén, Atahualpa Yupanqui, Pepe Badajóz, Pericón de Cádiz...

On pourrait croire qu’Albéniz n’était pas forcément dans ses cordes, il n’en est rien. Certes, le compositeur espagnol (1860-1909) avait composé à l’origine pour le piano toutes ses sevillanas, malagueñas et autres bulerías inspirées du folklore ibère, mais c’est grâce aux transcriptions pour la guitare de Francisco Tárrega que ces pièces sont devenues célèbres. 
En premier lieu les « Rumores de la Caleta » (bruissements de la Caleta ou “petite crique”, le nom d’un quartier de Cádiz) qui donnent leur nom à cette rencontre avec Philippe Mouratoglou, autre pointure de l’instrument formé par l’Argentin Pablo Márquez.

Une rencontre qui apparaît désormais à Pedro Soler comme « une évidence » : « Philippe a un jeu classique très généreux et moi qui suis toujours resté proche du flamenco originel, primitif, je parviens à faire en sorte que chacune de mes notes soient flamenca. Albéniz permet ça alors je suis comme un poisson dans l’eau. On se régale vraiment tous les deux, on est toujours un peu émerveillé de se surprendre à chaque concert, et je crois que le public le perçoit. » • SLJ


Ce mercredi soir, au Grand-Théâtre (salon Boireau), 20h30, 31€. Tél. 05 56 48 26 26.

Photo : Pedro Soler et Philippe Mouratoglou confrontent leur style dans un concert exceptionnel, ce soir. © Nicole Bergé