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Escale du Livre : Ainsi s’ouvre un nouveau chapitre... PDF Imprimer Envoyer
Vendredi, 04 Avril 2014 07:00

Après l’édition des 10 ans, l’Escale du Livre poursuit sur sa lancée, plus riche que jamais ce week-end, et s’installe de plain-pied dans sa deuxième décennie. L’occasion de faire le point avec son président et fondateur, Pierre Mazet. Entretien.

 

Imaginiez-vous au départ que la manifestation aurait un tel succès et, surtout, qu’elle aurait pris cette forme-là, dix ans après ?

Pas du tout ! J’étais loin d’imaginer tout ça – rien n’était prémédité, on apprend, on découvre tout le temps. Au tout début, nous étions partis sur la base d’un salon classique, qui plus est éclaté dans plein de lieux de la ville. Ce qui explique que ça ne marchait pas si bien que ça : cela manquait de cohérence, d’unité...

Deux choses ont permis à l’événement de se cristalliser dans sa forme actuelle. D’abord, l’installation dans le quartier Sainte-Croix et la relation qui s’est tissée avec le TnBA, le Conservatoire, l’IUT, les Beaux-Arts... Cela lui a apporté une autre dimension, avec l’accès à des salles très agréables, et des conditions de son et de lumière professionnelles. Ensuite, tout a été affaire de rencontres... Avec des auteurs, en premier lieu : assez vite, j’avais proposé à certains, comme Denis Lachaud et Olivia Rosenthal, de faire quelques lectures. Eux sont venus avec des textes inédits, juste pour l’Escale. C’est ainsi qu’est née cette forme de “festival de créations littéraires”.



Un point remarquable, justement, c’est la fidélité de certains auteurs, qui privilégient parfois l’Escale au détriment d’autres événements...

Tout à fait, ces relations privilégiées font partie de nos grandes réussites. Parmi les exemples les plus emblématiques, je citerai Marie N’Diaye l’an dernier, ou Véronique Ovaldé cette année, qui aurait pu préférer aller aux Quais du polar, à Lyon, ce même week-end. Ou encore d’autres, plus jeunes, avec qui s’est installée une sorte de compagnonnage informel, avec Jean-Baptiste Del Amo par exemple.

Et il en va avec les éditeurs comme avec les auteurs : là aussi, s’est instaurée une relation de confiance. Je crois que le public est sensible à tout cela : auteurs et éditeurs sont visiblement contents de venir, et cela contribue à rendre la manifestation vraiment festive et conviviale.



Avez-vous une vision de ce qui se profile pour l’avenir de l’Escale ?

Disons que le festival a encore de la marge pour des évolutions. D’abord, la confiance installée avec les éditeurs va permettre une montée en puissance des auteurs étrangers. Ensuite, on va toujours vers une augmentation du nombre de créations, même si on commence à être désormais tellement sollicités qu’on ne peut plus accepter toutes les propositions ! Cela amène à étoffer peu à peu les avant-premières : cette année, il y en avait plusieurs le même soir, et toutes pleines ! C’est un élément important car il permet aussi de toucher de nouveaux publics. Développer le Prix des lecteurs de l’Escale, aussi, dont la première édition a connu un vrai engouement.

Enfin, nous aimerions aller vers encore plus de présence à longueur d’année. Les expériences positives nous y encouragent, comme les rencontres au Château du Prince noir ou les nouvelles formes proposées à l’Inox, où le public a répondu présent sans promotion énorme. C’est le signe d’une vraie demande sur Bordeaux : malgré la profusion d’offres de rencontres traditionnelles dans nos librairies, le public est très en attente de formes moins classiques, de lectures ou de performances...



Le changement à la direction, avec l’arrivée de Pascaline Mangin, va-t-il changer la donne ?

Difficile à dire dans quelle mesure dès à présent, d’autant plus qu’en arrivant en janvier, elle a pris en quelque sorte le train en marche. Laurent Flutto nous a quitté pour raisons personnelles après un énorme travail et sept ans de bons et loyaux services. Arrivée en janvier, Pascaline prend le relais, forte de son expérience de directrice du Centre régional du livre de Franche-Comté, où elle a aussi créé, à Besançon, une manifestation, les Petites Fugues.

C’est une vraie spécialiste de l’économie du livre, et aussi une grande lectrice avec qui j’ai des affinités littéraires communes. Elle va certainement à l’avenir enrichir la manifestation de ses idées, de ses envies, apporter un regard neuf. Mais il faut rappeler que la programmation est faite de manière collective, collégiale. Ce fonctionnement en équipe donne à l’événement sa spécificité, et a contribué à faire que l’Escale a maintenant un ADN bien à elle. • 


Recueilli par Sébastien Le Jeune

www.escaledulivre.com

 


Au coup de coeur

Lectures, performances, rencontres, débats... À raison d’une trentaine par jour, pas question de tout détailler ici. Alors on a demandé à Pierre Mazet ses coups de coeur de président de l’Escale. Spontanément, c’est le nom de Yves Ravey qui lui vient : « Venu l’an dernier, un auteur pas encore assez connu, alors qu’il vient de signer un 2e livre éblouissant. » (demain samedi 15h). Puis viennent deux étrangers, qu’il accueille non sans une « grande fierté » : l’Italien Erri de Luca (en grand entretien dimanche à 15h) et Jay McInerney « qui a accepté d’être au coeur de deux rencontres » : la première avec son éditeur de la maison L’Olivier (demain 16h30 salle Vitez), la seconde plus spécifiquement sur son ouvrage amoureux du vin « Bacchus et moi » (dimanche 17h). Ensuite, vient Jean-Noël Pancrazi, « qui signe un très beau livre indigné et ça fait du bien, “Indétectable” sur les SDF » (rencontre croisée “chroniques d’une époque” demain 18h). Dernier conseil, Antoine Wauters, « un jeune auteur belge dont on entendra beaucoup parler » (demain, 16h30).
À noter, le grand entretien avec Jean Ziegler, ce vendredi soir à 17h30, est annulé.


Photo : Cinq coups de coeur du président de l’Escale (« parmi tant d’autres ! ») : l’Italien Erri De Luca, l’Américain Jay McInerney, les Français Yves Ravey et Jean-Noël Pancrazzi, le Belge Antoine Wauters. © C. Hélie - Gallimard / Patrice Normand - L’Olivier / H. Bamberger / C. Hélie - Gallimard / Lorraine Wauters

 

 

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