On croyait la drum’n’bass moribonde. Puis ils ont débarqué et tout chamboulé depuis leur Autriche natale : Camo & Krooked comptent aujourd’hui parmi les producteurs les plus courtisés, et on se les arrache comme DJs. Joli coup du BT59 qui les reçoit demain. Entretien.


Après « Cross The Line », votre nouvel album « Zeitgeist » casse encore plus les codes établis de la drum’n’bass. Est-ce encore de la d’n’b ?

Bien sûr, le tempo l’est, il le faut pour l’uniformité de nos sets. Et la d’n’b, c’est notre vie, la musique qu’on aime et avec laquelle on a grandi. Mais c’est vrai qu’on en a eu marre de voir le genre tourner en rond et sonner toujours pareil. Alors on a tenté d’incorporer pas mal de nos autres influences pour lui donner un nouveau groove.



L’album donne l’impression que la French Touch vous a beaucoup inspiré...

Oui, c’est vrai... dans une certaine mesure. On est de grands fans de Justice ou Daft Punk. Mais c’est plutôt la démarche qui est similaire, celle d’aller rechercher dans la musique d’avant la house music, celle des 70’s notamment, à la recherche de ce qui créait sa vibe si particulière. Ça explique le côté funky, émotionnel et charnel de l’album...


Depuis quatre ans, on vous voit tourner non-stop dans le monde entier. Comment avez-vous trouvé le temps pour composer « Zeigeist » ? 

Le principe, c’est concert les week-ends et retour chacun chez soi en semaine quand c’est possible, et on s’envoie les titres via Internet. Ça ne s’est presque pas vu mais on a quand même fait un break de deux mois sans date. Il le fallait, parce qu’on s’est lassé d’aboutir à un son purement dancefloor. On voulait que ça puisse être écouté partout, que l’émotion pure s’en dégage. Et on a l’impression que ça a réussi, alors on est déjà repartis sur le suivant de la même manière. 



La France n’a jamais été une grande terre de d’n’b. Comment êtes-vous accueillis ?

C’était vrai avant mais, depuis l’arrivée du dubstep, la scène française s’est à nouveau intéressée au genre et il y a maintenant pas mal de bons producteurs. Le public semble suivre aussi puisque, depuis un an ou deux, on fait complet à peu près partout où on passe alors que c’était moins le cas avant. On espère que ça sera le cas à Bordeaux – c’est la première fois qu’on vient et on a hâte ! •

Recueilli par Sébastien Le Jeune 


Demain, 23h45-6h au BT59 (Bègles), 15€ en pré-vente (yuticket.com), 17€ sur place. www.bt59.com 

Photo : Reinhard Rietsch et Markus Wagner, alias Camo & Krooked, artisans du renouveau de la d’n’b. © Hospital Records