Cinq ans, c’est peu mais, en electro, c’est énorme. L’asso BassDay a réussi à tenir la barque dans un paysage bass music en perpétuelle mutation, ralliant une bonne partie de la scène locale. De quoi fêter ça en beauté, sur trois jours. Start ce jeudi soir au Fiacre.


Née sur les cendres des premières soirées du même nom organisées au BT59 par MusicAction (l’asso derrière le Reggae Sun Ska, entre autres), BassDay garde intacte cette envie de porter la bonne parole de la bass music dans toute l’agglo. « Ça a bien grandi mais, à l’origine, c’était un peu dans l’underground, avec une petite centaine de spectateurs dans les bars-caves de Bordeaux, se souvient Romain, l’un des membres fondateurs. On est restés fidèles à notre idée de défendre essentiellement la scène locale, pas assez mise en valeur. Des soirées à petit budget, sans prétention – on n’a jamais eu envie de rentrer dans le jeu de la “grosse tête d’affiche”. C’est ce qui nous a permis de constituer un réseau d’artistes avec qui on avait un bon feeling. Le côté humain est resté primordial et le mot d’ordre, se faire plaisir et régaler le petit monde qui vient à nos soirées. » 


Aujourd’hui, le coeur de l’asso compte une dizaine de membres, tous bénévoles, une trentaine en incluant les artistes. Si cette petite famille se borne, en solo, à des événements à petite échelle, elle compte pas mal de hauts faits, en partenariat avec d’autres : ainsi, la clôture dubstep du festival Relâche d’Allez les filles, fin août 2011, et ses 2-3 000 personnes quai des sports à Saint-Michel ; les grosses soirées bass à l’esthétique soignée à la Halle des Douves ; ou sa participation essentielle à la bonne marche d’Écho à venir, le festival défricheur d’OrganPhantom – cette dernière donnant l’armature tête d’affiche, BassDay se chargeant du local.


Écho 3, en septembre, fait partie des projets d’une asso qui aimerait évoluer vers une « labellisation » de ses artistes, pour les aider à diffuser et à tourner. En attendant, elle testera cet été sa formule “BassDay Export” qui verra certains de ses DJs donner des dates dans tout le grand Ouest.


Bref, les cinq ans ne sont qu’une étape avant de nouvelles aventures, mais un anniversaire à fêter avec les formes. Pour le coup, une grande partie de la bande sera réunie (plus les amis de la Bx Deep Family friande de deep dubstep), donnant un bel aperçu de ce qu’est la bass music aujourd’hui : un grand melting pot qui ne se résume pas au dubstep – encore moins au dubstep-rave actuel à la Skrillex. Depuis le dub jusqu’aux “sons du futur” (juke, footwork...) en passant par l’electro-hip hop, le glitch hop, le trap ou le ghetto funk. « La bass est plus vivante que jamais, insiste Romain, c’est même une véritable explosion. C’est si riche que, désormais, tout le monde peut s’y retrouver.» •

SLJ 


Ce jeudi soir, 20h30-1h au Fiacre, gratuit. Demain, 23h-4h à l’Heretic, 5€. Samedi, 15h-20h au Bar de la Marine. Line-up complet sur FB : Happy BassDay.

Photo : E.N.S., le British de la bande, a répondu présent au rendez-vous, demain à l’Heretic. © WDN Studio