Des “Freaks” au cirque, il n’y avait qu’un pas. Alors, pour sa quatrième édition, le Curiositarium prendra ses quartiers vendredi et jusqu’au 27 avril dans les locaux du Cirque Éclair. Une “plus qu’expo” qui vaut le détour.


Approchez approchez Mesdames et Messieurs, approchez ! Approchez et imaginez. Imaginez un petit hangar investi par un cirque, tapis de sol, cordes lisses ballantes et caravane bariolée. Imaginez être accueillis par une grande lune hilare à la Méliès, une guitare steampunk en suspension attendant un instrumentiste fou, une roulotte foraine exhibant des boîtes (pas si) monstrueuses. Imaginez un cabinet de curiosités aux trésors insoupçonnés, ça et là, des céramiques baroques, des photos et toiles aux franges de l’étrange, des installations inclassables. Imaginez une scène où les artistes sortiraient de la gueule béante d’un clown stephenkinguien...


Bienvenue au Curiositarium, quatrième du nom, qui, après avoir investi le Château Descas ou les Vivres de l’Art lors de précédentes éditions, s’attaque cette fois au local du Cirque Éclair, au pied du pont Chaban-Delmas, quai de Brazza. Derrière l’appellation, se cache le collectif du même nom, union d’artistes d’horizons différents mais « unis par le même attrait pour le bizarre, le grotesque, les monstres de foire et les “Freaks”, les univers à la “Carnivàle” [la série culte connue ici sous le nom de “La Caravane de l’étrange”, ndlr] et les cabinets de curiosités du début XXe – mais pris avec dérision, pas pour le côté glauque », précise Simon, alias Dr Sygmoond, auteur, illustrateur et scénographe de cette édition justement intitulée « Freaky Circus ». 



Soixante dans la mêlée

Un joyeux bazar, donc, d’autant plus que, bien que tous attirés par les « beautés alternatives » pour reprendre les mots de Christophe Chelabi, chacun s’exprime par un médium différent. Des installations-performances pour ledit Christophe, d’autres d’un autre genre pour Fredy Thuon, le design souvent à base de matériaux détournés pour le duo Enfaz Créations, la céramique pour l’autre duo Le Bouc en paille, la photo pour Alexis Léger. Agrégat hétéroclite mais cohérent qui a nécessité plus d’un an de travail avec quasi uniquement des oeuvres spécialement conçues pour l’événement, on pourra le visiter au calme, du mercredi au dimanche, de 16h à 20h.


Mais Curiositarium vaudra aussi pour ses soirées annoncées plus qu’animées et dépassant largement le cadre des arts visuels, et ce, dès le vernissage vendredi soir (19h, entrée libre). « On avait l’habitude de programmer quelques concerts sur les précédents, reprend Simon-Sygmoond, mais là, j’ai tout de suite vu qu’il faudrait des arts vivants. » Des arts de la piste, ça tombe sous le sens : la petite troupe du Cirque Éclair s’est gentiment prêtée au jeu, ainsi qu’Émilien Brin, un ancien de l’École de cirque de Bordeaux. S’y joindront vendredi de la danse tribale avec Lady Burn et les performances de Fredy Thuon. En tout, une vingtaine d’artistes réunis pour la soirée d’ouverture.


Et ce n’est que le début, puisque lors des deux soirées – les deux samedis – qui viendront jalonner la manifestation, fanfares, groupes de rock et autres surprises seront au programme – portant le nombre d’artistes autour de la soixantaine ! La première, samedi 19, deux fanfares seront de la fête, Los Teoporos et les Boules de Feu, tandis que la partie rock sera assurée par le hard/glam de Mawl Pooters. La seconde, le 26, accueillera la fanfare La Collectore et trois groupes bien rock : Shoot The Pianist, Qlay et Jetty Vertigo. Et tout ça pour 7€ seulement. •

Sébastien Le Jeune

Au Cirque Éclair, 65, quai de Brazza. Facebook : Curiositarium

Photo : La tribu Curiositarium (ici presque au complet) pousse plus loin ses connexions avec le monde du cirque. © DR