Voici enfin venu le temps de Breton ? |
![]() |
![]() |
![]() |
Jeudi, 24 Avril 2014 06:00 |
Après leur très remarqué premier album, le quintet londonien Breton revient avec un deuxième qui leur ressemble encore plus, « War Room Stories » : de l’indie rock imaginatif, vif et addictif. Ils débarquent ce jeudi soir à Barbey avec en prime un showcase à la Fnac.
Le leader du groupe lui-même, le charismatique chanteur Roman Rappak, en convient : le premier album, c’est toujours un peu casse-gueule. Enregistré vite fait (bien fait quand même), « Other People’s Problems », avait ce défaut de jeunesse de ne pas vraiment refléter l’esprit du groupe en live – et cela se percevait en concert, là où les diamants étaient vraiment polis. Cette fois, Rappak et sa bande – son collectif, devrait-on dire, puisqu’ils sont tous plus ou moins impliqués dans des projets connexes, arts visuels, ciné, photo... – ont procédé de manière différente. En poche, une soixantaine (!) de chansons du bonhomme composées sur la route, éprouvés par la scène. Objectif : n’en garder que dix. Résultats : dix pépites, rien à jeter. Dès le single « Envy » en ouverture – si entêtant qu’il mériterait d’être sur toutes les ondes – le ton est donné : tout pour la mélodie, l’accent lyrique en plus, et une production aux petits oignons. En prime, un vrai orchestre qui fait toute la différence, sur ce titre et aussi sur « Search Party » et le puissant « Legs & Arms ». Une évolution de taille débarrassant le groupe de ses oripeaux lo-fi, qui a surtout à voir avec un nouvel environnement. Face aux difficultés financières de leur label FatCat, ils ont migré chez Cut Tooth, qui leur a déroulé le tapis rouge : un orchestre symphonique (macédonien) au lieu des trois violonistes à bas prix du premier, et un gros changement de décor. Chassés de leur “Lab”, la banque désaffectée du sud de Londres où ils avaient enregistré le premier mais promise à la démolition, on leur a permis de s’exiler à Berlin, où ils ont investi la Funkhaus, ancien centre de la propagande communiste du temps de la République démocratique allemande. Ce qui a inspiré le titre « War Room Stories » (“histoires de la salle de commandement”). L’ensemble, toujours arty sans être prétentieux, a l’influence hip hop moins marquée que le précédent. Les touches electro, point fort du premier opus, sont toujours là, plus maîtrisées, plus hypnotiques que jamais sur « Got Well Soon » ou « National Grid », et font l’armature d’un tout éminemment vivant. Vivant, c’est le mot, pour un groupe qui se réinvente sans cesse sur scène. À voir, impérativement. • Sébastien Le Jeune En concert ce soir, à 20h30 à la Rock School Barbey, 21€ sur place, 18€ en prévente à la Fnac et réseaux habituels.
Photo : Roman Rappak (à dr.) et le “collectif” Breton signent un 2e album à la fois pointu et grand public © Robin |