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Vanden Eeckhoudt : Ceci n’est pas une pipe PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 28 Avril 2014 06:00

Le photographe Michel Vanden Eeckhoudt, cofondateur en 1986 de la célèbre agence Vu, montre à la Vieille Église de Mérignac une centaine de ses images en noir et blanc rassemblée sous le titre « Doux-Amer », à voir jusqu’au 8 juin.


 

Les clichés, à travers les relations de l’homme et de l’animal, restituent une fiction sur le monde qui n’en est pas une. En réalité, tout est vrai. Et il faut le voir pour le croire. 



Faux-semblants

C’est un récit aux multiples facettes que nous raconte ici Michel Vanden Eeckhoudt, né à Bruxelles en 1947. Une histoire écrite dans l’obscurité de la chambre noire où le photographe, depuis près de quarante ans, développe lui-même ses tirages pris à l’aide d’un appareil Leica et d’un seul objectif de 35mm lui imposant d’être à proximité de son sujet. Contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier coup d’œil, il n’y a rien d’anecdotique dans les instants décisifs (des scènes ou des situations) que le photographe a intercepté dans le monde (Belgique, Allemagne, France, Egypte, Israël, Inde, etc.). 


Avec son étrange bestiaire, on est quelque part du côté des sentiments et des comportements. Il faut cependant un peu de temps pour ajuster son regard au sien, étant donné « le caractère » changeant des différents instants volés, nous entraînant tour à tour du côté de l’absurde, du grotesque, de l’humour, de la violence, de la méchanceté, de la gentillesse, etc., et les nombreux faux-semblants qui réservent d’étonnantes surprises. À l’instar de ce singe, au corps couvert de longs poils lisses appuyé contre la paroi vitrée de sa cage, dont on pourrait penser que le visage, n’ayant aucun poil sur la tête, est affublé d’un masque d’os. Or, ce qui semble ici relever du simulacre résulte en réalité du croisement de plusieurs caractéristiques naturelles : un visage plat, un crâne chauve et aucune graisse sous-cutanée. 



Des images ouvertes

« Il y a de nombreuses images pour lesquelles je n’ai eu aucun mérite. Beaucoup de choses m’ont été données. Une bonne photo, c’est un petit miracle. Il faut que les éléments soient forts et en place afin de créer une émotion forte chez le spectateur », explique l’artiste. La majorité des clichés présentée à la Vieille Église a été réalisée dans le cadre de commandes pour la presse écrite. Depuis deux ans seulement, Michel Vanden Eeckoudt consacre son temps à des projets personnels.

Parmi les faits marquants de sa carrière, il parle volontiers de sa rencontre en 1980 avec l’éditeur Robert Delpire, qui a notamment publié les travaux de Robert Frank ou de Henri-Cartier Bresson. Ensemble, ils ont fabriqué quatre livres dont le dernier, sorti en 2013, porte le même titre que cette exposition. Toujours en 2013, Michel Vanden Eeckhoudt était à l’honneur au festival de la photographie Les Rencontres d’Arles où il exposait une partie des images données à voir à Mérignac. 


Avec son objectif, au fil des décennies, il a saisi des situations intemporelles et incroyablement essentielles dont on perçoit rapidement l’immensité du hors-champ, la polysémie et la profondeur. Les images sont ouvertes. Et sans doute pour cette raison, sont-elles enrichies par le regard du spectateur. •

Camille Carrau

Tram A, Mérignac centre. Sauf lundis et fériés, de 14h à 19h, entrée libre. Visite commentée le 9 mai à 19h.
www.merignac.com 

Photo : Même pour Michel Vanden Eeckhoudt, « une bonne photo, c’est un petit miracle ». © Michel Vanden Eeckhoudt

 

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