Ces prochaines semaines, va flotter sur l’agglo comme un parfum de fin de saison. Une à une, les lieux baisseront le rideau et la première à ouvrir le bal n’est autre que le Théâtre des 4 Saisons. Mais la salle de Gradignan ne partira pas sans avoir livré sa 5e Saison, 5e du nom : une série de cinq spectacles qui lui ressemble.


Au fil de l’année, en effet, théâtre, danse, arts de la piste et musiques pas comme les autres ont rythmé une saison aussi exigeante qu’ouverte à tous les publics, concoctée par une vraie passionnée, Marie-Michèle Delprat. C’est cette tonalité que l’on retrouvera de jeudi à dimanche, non plus dans la salle mais alentours, dans l’étendue du Parc Mandavit : cinq propositions de haut vol à petit prix (10€) voire gratuite pour les « Installations de feu » de la Cie Carabosse, le point d'orgue de vendredi, à vivre en immersion de 21h30 à minuit et à observer depuis la buvette en terrasse du théâtre dès 19h30.

Le petit feu d’artifice 5e Saison démarrera en musique jeudi 1er mai, avec un concert en plein air plein de promesses (20h) : avec « So I Sing In My Dreams », se télescopent les talents de deux géants du jazz, le saxophoniste François Corneloup et le contrebassiste Henri Texier – choc salutaire des générations, épaulé par Maxime Delpierre à la guitare et JT Bates à la batterie. 


Ce jeudi, démarreront aussi, simultanément, deux belles séries théâtrales. D’un côté, le toujours novateur Groupe Merci au top de sa forme dans « Europeana, une brève histoire du XXe siècle ». Ou le chaos d’une scène foutraque et jubilatoire pour répondre à l’écho chaotique d’un siècle insensé de progrès et de barbarie, tiré de l’extraordinaire récit-collage du Tchèque Patrik Ouředník, brassant pêle-mêle dans sa langue unique la Première Guerre, l’invention de l’escalator, le bug du millénaire, Buchenwald, la télévision, l’émancipation de la femme ou la mort de Dieu. Le tout sous chapiteau, les spectateurs surplombant de 5 mètres le gouffre de la mémoire du siècle (jeudi à 21h30, de vendredi à dimanche 20h). 


L’autre gros morceau, c’est la venue du Théâtre de l’Unité de Jacques Livchine avec son «Macbeth» de Shakespeare donné en pleine forêt. À petite jauge, et annoncé ici-même comme l’un des temps forts de la saison, le spectacle a déjà trouvé son public et joue à guichets fermés (de jeudi à samedi, 21h30) mais on peut tenter sa chance pour d’éventuels désistements auprès du théâtre.


Enfin, à voir en famille, la danse sur fil en solo de Johanna Gallard, de la Cie Au Fil du vent poulinée par l’Agora de Boulazac, le pôle cirque aquitain près de Périgueux, pour un voyage tout en poésie direction « L’Île sans nom » (vendredi à 20h, samedi à 15h et 20h). •

Sébastien Le Jeune

Renseignements et réservations au 05 56 89 98 23 ou sur www.t4saisons.com 

Photo : Le vertigineux « Europeana » du Groupe Merci.  © Luc Jennepin