Le 24 septembre 2010, «Leena» opéra urbain associant professionnels et amateurs, inaugurait le tout nouveau Rocher de Palmer.

Ce samedi, les 150 chanteurs, danseurs et musiciens du spectacle seront de retour sur scène au Palais des Sports, pour une nouvelle représentation de ce conte franco-sénégalais. Ce sera le deuxième acte, peut-être plus abouti, d’une belle aventure entamée en 2008 par la rencontre entre l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop et l’association Migrations urbaines Aquitaine Afrique (MC2A). « Il pensait que l’épisode de révolte des banlieues françaises n’était pas sans lien avec la question des conflits intergénérationnels dans ces familles, explique Guy Lenoir, directeur artistique de MC2A. Or ces conflits étaient alimentés notamment par l’aculturation et la méconnaissance par ces jeunes du wolof, leur langue familiale.»

En français et en wolof
Ensemble ils ont organisé des ateliers d’écriture pour jeunes franco-sénégalais qui ont abouti à la création par Boubacar Boris Diop du texte d’un véritable opéra urbain associant les deux langues. Il y raconte le parcours de Leena, jeune française d’origine sénégalaise en quête d’identité, rattrapée par son histoire familiale lorsque son oncle, griot sénégalais, arrive en France. Pour interpréter cet opéra, MC2A a décidé d’associer des comédiens et musiciens professionnels à de nombreux amateurs. « Nous avons travaillé avec les centres sociaux et d’animation pendant deux ans », se souvient Guy Lenoir. L’Opéra de Bordeaux a apporté un important soutien technique et logistique en réalisant les décors, les costumes et la direction des choeurs (le chef de choeurs de l’opéra Philippe Molinier connait les textes en wolof sur le bout des doigts, parait-il ). Ce pari un peu fou s’est donc concrétisé sur la scène du Rocher de Palmer. « C’était formidable mais il faut bien admettre qu’artistiquement on avait encore du travail à faire », reconnait Guy Lenoir. Il promet plus de rigueur pour la deuxième représentation d’un opéra qui se veut plus que jamais « une action artistique, citoyenne et interculturelle ».•
Sophie Lemaire

Samedi soir au Palais des Sports à 20h, 15€.