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On a Marchet sur la lune PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 21 Mai 2014 06:00

Toujours aussi incroyable trajectoire que celle de Florent Marchet. Après un passage par la case chanson avec un « Courchevel » unanimement acclamé, il revient avec un petit bijou d’electropop, « Bambi Galaxy » – et l’excellent single « Heliopolis », dépeignant encore nos petits et grands travers mais vu d’en haut, cette fois. Il sera samedi sur la scène du Rocher de Palmer, à Cenon. Entretien.


 

Avec cet album, on embarque dans une odyssée futuriste, un bond de 30 ans dans le temps et dans l’espace. Pourtant, avec vous, on n’a pas l’impression que le progrès fait encore rêver… Vous diriez-vous désabusé ?

Longtemps, le progrès scientifique et technologique est allé de pair avec celui des sociétés. À quoi servirait le progrès à part aider les hommes à mieux vivre ? se disait-on. Mais depuis plusieurs décennies, on observe une dichotomie entre le travail des scientifiques et le progrès politique. Il n’y a qu’à voir toutes ces barbaries qui ont encore lieu aux quatre coins de la planète, c’est comme si l’homme n’avait retenu aucune des leçons du passé. Plus près de nous, si on prend le rapport au travail, la pénibilité, j’arrive à la comprendre au Moyen-Âge mais qu’il y ait encore des problèmes aujourd’hui, non – c’est peut-être un échec de société. Le plus inquiétant reste encore ce qu’on fait de la Terre qui nous héberge : au siècle dernier, on était concerné par les générations futures mais, maintenant nous sommes devenus tellement autocentrés… Mais ça ne sert à rien d’être désabusé. Mieux vaut voir le monde tel qu’il est : être réaliste est bien plus constructif.



On sent que vous vous êtes beaucoup documenté, imprégné de science-fiction… Vous aviez dès le début l’idée de tenter le risqué “album concept” ?

Le fait que ce soit osé ne m’a pas préoccupé. Avec la crise du disque, c’est devenu difficile pour tout le monde alors je ne fais pas de calcul, je me contente de faire ce que je sais faire, créer. Là, tout est parti de discussions avec des amis, d’une pelote dont j’ai déroulé les fils. Je suis tombé sur cette phrase de Stephen Hawkins disant que le salut de l’Homme passerait par la colonisation d’autres planètes… L’anthropocène, cette ère géologique où nous sommes, arrivera un jour à son terme et on ne pourra plus vivre sur Terre. Et ça peut arriver vite, si on continue d’accélérer le processus. Je me suis replongé dans les films d’anticipation des années 1970, des post-catastrophistes comme « Soleil Vert » ou « L’Âge de cristal ». Ils tombaient à la fin de la parenthèse enchantée des Trente Glorieuses, quand on s’est rendu compte qu’avec l’atome on allait pouvoir détruire la planète…


Pour autant, je crois avoir écrit des chansons qui racontent des histoires à hauteur d’homme, qui parlent du sens de la vie, du territoire et de la place qu’on occupe. Qui parlent de la place du bonheur.


Le recours à l’électronique s’est imposé naturellement ?

Oui, pour ce projet ça paraissait cohérent. De toute façon, après « Courchevel », j’avais envie de tourner la page naturaliste, et j’expérimentais déjà des machines sur « Noël’s Songs » [son surprenant album de Noël paru en 2011, ndlr]. Là, j’étais en recherche de quelque chose de plus cinématographique et, à bien y regarder, il y a beaucoup de sons analogiques et peu de numérique pur, finalement, parce qu’on utilise de vieux claviers vintage comme des Moog ou des SH-09, le même genre de matériel que celui qu’utilisaient Kraftwerk ou François de Roubaix [un des premiers compositeurs à utiliser les synthés dans les films]. C’est du matériel si fragile que ça ne rend pas la tournée très simple, mais comme ça tout peut être joué en direct. •

Recueilli par Sébastien Le Jeune

Samedi 24 mai, à 20h30, au Rocher de Palmer (Cenon), 21€

Photo : « Mes chansons racontent des histoires à hauteur d’homme. Elles parlent de la place du bonheur » © Olivier Metzger

 

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