« Madame le maire (…) » : remous autour d'Art et paysage à Artigues |
Lundi, 26 Mai 2014 06:00 |
C’est par voie de presse (« Sud Ouest » du 24 avril) que les 10 artistes inscrits au générique de la manifestation Art et paysage à Artigues-près-Bordeaux ont appris son annulation, quelques semaines avant son ouverture, par le nouveau maire de la commune Anne-Lise Jacquet (Communauté d’Avenir).
En réaction, huit d’entre eux ont cosigné une lettre ouverte adressée au premier magistrat de la ville ainsi qu’à la presse dans laquelle ils expriment leur « consternation ». Au moment où nous publions, ni le maire, ni les artistes ne se sont parlés. L’exception culturelle
Mais la raison première invoquée par Anne-Lise Jacquet est « la mauvaise organisation de la précédente équipe municipale » qui n’a pas demandé à temps les subventions nécessaires auprès du Conseil Régional, du Conseil Général, de la Drac et de la CUB pour financer l’édition 2014. « Sans ces aides des collectivités locales, nous ne pouvions pas prendre le risque de faire supporter à la mairie le budget de 110 000€ de cet événement », précise-t-elle. Et de poursuivre : « J’ai été surprise de la réaction des artistes qui non seulement n’ont pas cherché à comprendre notre décision et à me contacter, et ont préféré via les réseaux sociaux épancher leur colère, que je peux entendre, par des injures et des insultes. Je ne peux que le déplorer et le regretter vivement, ce qui nous amène à nous interroger sur une éventuelle collaboration pour 2015. » L’art pour « déplacer le regard » À ajouter à tout cela, les artistes regrettent également les propos tenus sur Art et paysage par Anne-Lise Jacquet qui considère son contenu comme n’étant « pas assez accessible ». Ce à quoi les artistes répondent dans leur courrier de la façon suivante : « L’Art ne se trace pas dans le chemin des évidences et des idées plates. Il permet de déplacer le regard et de porter des questionnements. Il demande des efforts de compréhension. La médiation, les ateliers, les échanges autour des œuvres permettent cela et font la richesse de l’art d’aujourd’hui ». Les 37 000€ que la mairie avait provisionnés sur l’édition 2014 serviront finalement à l’achat d’une classe mobile dont le coût total s’élève à 150 000€. Espérons que les deux parties trouveront les moyens, dans les semaines qui viennent, de nouer le dialogue. Sans doute auront-ils des choses à se dire à tête reposée. • Camille Carrau Photo : Parmi les réserves de la nouvelle majorité, un contenu « pas assez accessible » – ici Michel Salillas et ses « Constellations » l’an dernier. Pour cet été, les plasticiens planchaient déjà sur leurs projets respectifs, une station météo végétalisée pour Jeanne Tzaut et une colonne « empreinte d’ovni» pour Irwin Marchal. © Archives R. Escher |