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éloge de la distance PDF Imprimer Envoyer
Lundi, 28 Mars 2011 22:48

L’événement est aussi attendu que son interprète est rare. Jeudi soir, dans le cadre de l’Escale du Livre, Marie NDiaye montera sur la scène du TNBA pour lire «Y penser sans cesse», court texte publié vendredi dernier.

Si l’écrivain - qui a remporté le prix Goncourt 2009 pour «Trois femmes puissantes», rappelons-le - se place clairement dans le registre de la lecture, non de l’interprétation, le spectacle qui en résulte va bien au-delà. Marie NDiaye et son texte ne sont en effet qu’un des éléments de «Die Dichte», tableau composé pour elle, ou en tout cas à partir d’elle par l’artiste-vidéaste-plasticien Bordelais Denis Cointe. Difficile en fait de définir plus précisément ce que sera «Die Dichte». Pièce, performance, dispositif ? En tout cas le fruit d’une rencontre. Mais une rencontre comme on les imagine avec Marie NDiaye : à distance.

Première expérience en 2009
« En tant que lecteur, je suis depuis longtemps immergé dans l’écriture de Marie NDiaye », raconte Denis Cointe. En tant que créateur, il est fasciné par la personnalité, la présence et la voix de l’écrivain, qu’il aimerait pouvoir intégrer dans l’un de ses travaux. En 2008, alors que Marie NDiaye a déjà quitté sa maison girondine pour Berlin, il lui propose d’enregistrer sa voix pour la diffuser dans le cadre d’une création à l’Escale du livre en 2009. Ils se rencontrent. Finalement elle montera sur scène pour lire «en live», au coeur d’un dispositif images et sons imaginé par Denis Cointe, un petit passage d’un texte en cours d’écriture (et qui prendra plus tard le titre «Trois femmes puissantes»). Comme une Mona Lisa qui serait venue s’installer dans un décor de Joconde déjà peint pour elle. « Après cela je voulais créer quelque chose de plus abouti, qui ne soit plus la seule juxtaposition de son travail et du mien.» Marie NDiaye accepte d’écrire un texte sur mesure pour ce nouveau projet et de venir le lire en intégralité. Pour le reste, chacun travaille de son côté.

Rencontre et souvenirs
Lorsqu’il tourne ses images ou enregistre la musique de «Die Dichte» («Epaisseur», «densité» en allemand), Denis Cointe ne connaît pas le contenu du texte. « Quand je l’ai lu, j’ai été étonné de voir à quel point elle avait compris que le projet n’était pas de mettre en scène son texte mais bien d’entremêler ses mots, sa présence et les autres matériaux qui constituent «Die Dichte». Il n’y a pas d’élément central mais des éléments en déplacement entre lesquels le spectateur pourra, j’espère, trouver sa place. La distance qu’on ressent dans l’écriture de Marie NDiaye et dans sa façon de se présenter au monde permettent ça.» Mais distance ne veut pas dire froideur et n’altère pas l’intensité de la rencontre. « J’aime l’art contemporain car on peut en rencontrer les auteurs, explique Denis Cointe. On s’en imprègne et on se construit des souvenirs. Quand je lis «Trois femmes puissantes» désormais, j’entends toujours la voix de Marie NDiaye. C’est ce que j’aimerais faire avec «Die Dichte». Que chacun puisse se créer et emporter le souvenir de Marie NDiaye.»•
Sophie Lemaire
«Die Dichte», de jeudi à samedi au TNBA, à 20h30, 6-10€.

 

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