« C’est une première mondiale », déclarait fièrement, vendredi, à l’Escale du livre de Bordeaux, Jean-Pierre Géraud, président du directoire d’I2S, PME innovante basée à Pessac. Entre ses mains, il tient un « hyper-livre » proposant photos, vidéos et animations 3D.

L’ouvrage, intitulé « Salle de spectacle de Bordeaux », présente des planches d’architectes datant de 1782 qui ont servi à Victor Louis pour ériger le Grand théâtre de Bordeaux. Pour accéder à ce contenu interactif, c’est très simple. Il suffit d’avoir un Iphone ou un Androïd, de télécharger l’application gratuite Digimarc Discover et de diriger votre écran vers les petits logos en bas de page du livre, discrètement équipés d’un filigrane invisible à l’œil nu. Sur votre téléphone, une vidéo vous explique en prime la construction du Grand Théâtre, racontée par les historiens Christian Taillard et Jean-Pierre Poussou. « La scénarisation est très importante. Elle permet au lecteur d’être actif et d’accéder à un contenu dynamique », souligne Jean-Pierre Géraud.

Le Grand Théâtre en 3D
En outre, grâce à la technologie dite de la « réalité augmentée », vous pourrez accéder à certains plans en 3D du Grand Théâtre, comme si vous y étiez ! Pour cela, il faudra cette fois vous munir d’un ordinateur avec webcam et d’une imprimante-photocopieuse, afin de reproduire la page en question et de la présenter face à la caméra. « Imaginez-vous, que le livre original fait 1,20 mètres de hauteur », fait remarquer Denis Mollat. Un livre high-tech que l’on doit à trois sociétés bordelaises, la librairie Mollat, l’éditeur, I2S, leader mondial sur le marché des scanners pour documents patrimoniaux, et Axyz qui a conçu les modélisations en 3D.

En vente à 45€
Cet ouvrage interactif, en vente depuis une semaine, est « très bien accueilli par le public », se réjouit Denis Mollat. Pour l’heure, il a été tiré à 1 500 exemplaires. Son prix (45€) est plutôt mesuré au regard du coût de cette technologie, de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Il a fallu près d’un an pour le concevoir. Evidemment,
« sur un seul livre, ce n’est pas rentable », reconnaît Laurent Vansteenkiste, responsable marketing d’I2S. « Mais, nous avons les moyens d’amortir l’investissement dans d’autres secteurs, assure-t-il. Dans quelques mois, nous vous en dirons plus.» «Le lecteur est prêt, estime quant à lui Jean-Pierre Géraud. Il faut profiter de ces outils pour redonner goût à la lecture.» Pour autant, les principaux clients ne seront pas les libraires, mais davantage « les grands musées, les offices de tourisme, les mairies ». Pour le moment.•
Nicolas César