« On a décidé d’arrêter de stresser : 
on sera le pied sur les retours, bien rock’n’roll et c’est parti ! » Heureusement que l’humour est là pour chasser la tension à la veille de leur plus grande date : nos petits Bordelais A Call at Nausicaa jouent demain soir sur la scène du Free Music Festival, au bord du lac de Montendre (17).


On ne les voit pas pendant quelques mois et pouf ! Les voilà qui reviennent avec une signature, un vrai EP quasi prêt, et une date dans un festival maousse ! Formation folk-pop assez unique sur la scène bordelaise et même hexagonale, avec Jean en frontman guitare-voix, Christophe à la batterie, et un duo de cordes, Marjorie à l’alto et Elisa au violoncelle, A Call at Nausicaa a trouvé un nouvel élan en intégrant Édouard à la trompette l’an dernier. 


Surtout, dans la foulée de leur Prix coup de coeur du public au Mozaïc Rock Challenge l’an dernier, ils ont été repérés par Velvet Coliseum, le label-tourneur de Charente-Maritime qui a longtemps eu Frànçois & The Atlas Mountains sous son aile et drive désormais des Prince Miiaou, Françoiz Breut et autres Arch Woodmann. « On avait besoin d’avancer, d’enregistrer un vrai EP en conditions professionnelles alors, quand les Velvet sont venus nous trouver, on n’a pas hésité, se souvient Jean. Ils sont ouverts d’esprit et ultra-compétents alors on leur fait confiance pour nous aider à développer notre projet et notre identité visuelle. »



« Le Free, c’est un pari »

Exit les maquillages, temporairement du moins, priorité au son et à la scène. Les cinq titres de l’EP à venir devraient refléter la nouvelle palette du groupe : « On a toujours cette esthétique folk revendiquée pour la proximité avec les gens qui nous écoutent, poursuit Jean, et toujours cette volonté de prendre des références très fortes dans le classique et le contemporain côté sonorités et arrangements de cordes – Schönberg, par exemple, dans notre morceau « Monkey ». Avec l’arrivée d’Édouard, on a beaucoup travaillé les harmonies, le mariage des timbres de sa trompette avec l’alto. Lisa utilise un octaver pour un soutien dans les basses, on incorpore des touches d’electro, des boucles et des samples, et maintenant on chante tous, avec un gros boulot sur les choeurs. On essaie donc de garder un côté très pop, à la Andrew Bird ou I Am From Barcelona, mais en plus puissant, plus lyrique façon “Illinois” de Sufjan Stevens. En sous-jacent, avec Jean notre ingé son, on a essayé de faire en sorte que notre son tienne des grandes scènes et se prête à un jeu fort. Alors le Free, c’est un pari pour nous ! » 


En attendant la rentrée, la sortie de l’EP en digital plus 500 vinyles, single et clip en prime, l’heure était hier, à l’Antirouille de Talence, aux derniers calages avant Montendre et la date suivante, le 23 juillet aux Plages Pop de Bordeaux Rock, au Ferret. « Avec la Smac d’agglo, on a multiplié les résidences en intégrant la Pépinière du Krakatoa – qui nous a apporté conseils (juridiques beaucoup) et des premières parties – et le compagnonnage de Rock & Chanson pour le soutien technique. On existe depuis bientôt quatre ans mais, depuis un an, c’est comme un nouveau départ. » •


Sébastien Le Jeune

Deux jours “À Donf”

À Donf, l’asso organisatrice du Free Music Festival de Montendre (à 50mn en voiture de Bordeaux), prouve une nouvelle fois qu’elle porte bien son nom. Vendredi, on enchaînera A Call at Nausicaa, le reggae de Dub Inc., la French pop d’Elephanz, les énervés de Skip The Use, le hip hop de Set&Match, l’electro-punk des Bloody Beetroots et la bass hip hop de Tha Trickaz. Plus France-Suisse diffusé sur écran géant !
Samedi, après la baignade, les mixes et les jeux sur la plage, se succéderont la pop de Colours In The Street, le singulier Yodelice, l’indie rockeuse Prince Miiaou, The Offspring 30 ans de bouteille, le rap du S-Crew, le prodige electro Netsky et la heavy bass de Son of Kick.

Un jour 28€, 2 jours 48€ (camping inclus), TER à 10€ depuis Bordeaux via www.ter-sncf.com. www.freemusic-festival.com 

Photo : Jean, Marjorie, Hugo et Elisa avant l’arrivée d’Édouard (et de l’été) : une esthétique rare dans l’Hexagone.  © Jane brizard