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Los Angeles mon amour PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 26 Juin 2014 06:00

Ce soir, quatre nouvelles expositions ouvrent au Capc. Elles mettent à l’honneur, en raison du 50e anniversaire du jumelage entre Bordeaux et Los Angeles, les artistes Aaron Curry, Dan Finsel, Carter Mull et le collectif Asco installés ou ayant vécu dans la cité des anges.


 

On prendra le risque ici d’identifier un possible point commun à ces centaines d’œuvres qui ont colonisé tous les niveaux du musée : elles semblent avoir été pensées en réaction à la société américaine, à ses règles, à ses normes, à ses dérives et à l’industrie du spectacle. 



Ils avaient carrément la classe !

C’est au 2e étage, dans la galerie Ferrère, qu’ont été accrochées les dizaines de photographies qui restituent les performances, le streetpainting et le cinéma de Asco (“dégoût” en espagnol), collectif à géométrie variable d’artistes chicanos (mexicains américains) actif entre 1972 et 1987 dans les barrios de l’East Los Angeles. Fondé par Harry Gomboa Jr., Gronk, Willie F. Herrón III et Patssi Valdez, Asco développait un art contestataire pluridisciplinaire, punk et glam, en résistance aux discriminations raciales et aux inégalités sociales.

Le surgissement flamboyant caractérisait leur mode opératoire. Et ce sens de l’apparition, le plus souvent des actions flash, reposait sur une mise en scène qui donnait à voir un métissage très élaboré d’inspirations diverses : le cinéma hollywoodien, le style Pachuco, l’art du maquillage, les séries B… Dans le décor gris et défoncé des rues de l’East Los Angeles de ces années-là, les membres du collectif imaginaient des performances où ils prenaient la pose, comme des stars. Tout cela visait à repenser la question des représentations et la question des identités à travers le statut des images. À sa manière, c’est-à-dire à la marge, en développant une mythologie pleine de panache et d’invention, Asco s’est réapproprié le terme “chicano” pour le résignifier en l’associant à la fierté de cette double appartenance mexicaine et américaine. 


Le XXIe siècle n’est pas le XXe

Aaron Curry, né en 1972, occupe la grande nef du Capc avec une sélection de près de 80 œuvres représentative des dix dernières années de sa production, essentiellement des sculptures, des collages et des peintures. Carter Mull, né en 1977, et Dan Finsel, né en 1982, sont installés quant à eux dans la galerie Foy du rez-de-chaussée. Leurs univers à chacun sont singuliers, mais ils ont en commun de développer des œuvres et des discours critiques de l’intérieur du système sur les différents aspects de l’artificialité dans la société américaine aujourd’hui : la vacuité et l’argent roi chez Aaron Curry, le formatage et la construction identitaire chez Carter Mull, la dérive et les troubles de la personnalité chez Dan Finsel. À eux trois, ils dressent le portrait d’une Los Angeles à la fois jouissive et décadente. Ils pointent les limites d’un système, ses excès, ses dérives et ses impasses. •

Camille Carrau

Aaron Curry, Dan Finsel, Carter Mull, jusqu’au 21 septembre ; Asco jusqu’au 5 octobre ; sauf lundi et fériés, 11h-18h (20h mercredis), 5€. Vernissage ce jeudi soir, 19h, gratuit. www.capc-bordeaux.fr 

Photo : Une performance du collectif Asco immortalisée par Harry Gamboa Jr. © Harry Gamboa Jr

 

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