À l’heure où l’avenir de nombreux évènements culturels est incertain sur l’agglomération, la ville de Mérignac choisit de créer le Mérignac Photographic Festival. Il démarre aujourd’hui et s’étale sur tout le week-end. Rencontre avec Daniel Margnes, élu à la culture depuis 2008 de la deuxième ville de Gironde.


Quelles sont les raisons, étant donné le climat général, qui ont poussé Mérignac à se lancer dans l’aventure d’un nouveau festival ? 

C’est le prolongement d’un choix plus fondamental que nous avons opéré pour la Vieille Église où nous organisons chaque année depuis 2012 deux expositions consacrées à la photographie contemporaine. La CUB nous a suivi financièrement et la Maison européenne de la Photographie (MEP) à Paris a accepté de nouer un partenariat avec la ville. Depuis que nous avons fait ce choix nous avons multiplié par 5 la fréquentation de la Vieille Église qui accueille une moyenne de 10 000 visiteurs par exposition.

Mérignac dispose de bons équipements culturels, mais il nous manquait un événement pour porter la notoriété et notre image vers l’extérieur. L’idée de ce festival est d’accueillir des photographes de renom et de viser une dimension européenne notamment en exposant à l’aéroport de Mérignac. Ce premier numéro est une préfiguration de ce que deviendra le festival. Nous souhaitons inviter par la suite de grands photographes qui animeront des ateliers durant tout l’été et formeront des jeunes qui viendront de toute l’Europe. 



Pourquoi ce format resserré sur trois jours associé à des expositions qui durent tout l’été ? 

C’est le numéro zéro. Nous ne pouvions pas le lancer avant les élections municipales. Et après cette échéance, nous avons tout fait pour le mettre sur pied. Nous avons confié la direction artistique du festival à Jean-Luc Monterosso qui est par ailleurs le directeur de la MEP. Car nous souhaitions mettre en place l’équivalent du modèle Louvre-Lens, accueillir l’extension d’une grande institution nationale afin de bénéficier de son expertise, de sa notoriété, etc. C’est ce qui s’est heureusement produit avec la MEP. Son directeur est tombé sous le charme de la Vieille Église. Concrètement, tous les ans, en période estivale, nous programmons une exposition en parallèle de celle montrée à Paris autour du même artiste. Cet été, l’invité d’honneur est Françoise Huguier.



Qu’en est il de la subvention de 35 000 euros allouée depuis 2012 par la CUB pour le projet culturel de la Vieille Église depuis le changement de présidence en 2014 ? 

Il y a continuité républicaine. Mais au-delà de l’aspect strictement financier, je n’associe pas le projet de la Vieille Église à l’institution, mais plutôt à la dimension capitale régionale.L’enveloppe globale est de 115000 euros. La ville apporte environ la moitié de cette somme. Le reste provient du mécénat privé, de l’aéroport et de la CUB. Globalement ce premier numéro est raisonnable et n’est pas à la hauteur du budget de croisière des futures éditions qui sera plus proche des 200000 euros. •

Recueilli par Camille Carrau

Entre expos et animations
Durant tout le week-end, le Mérignac Photographic Festival offre un programme chargé et éclectique. Ça commence dès ce soir à la Vieille Église de Mérignac avec le vernissage à 19h de l’exposition consacrée au travail de la photographe Françoise Huguier sous l’angle du voyage et de la mode (visible jusqu’au 31 août). Demain, il faudra se rendre à 11h dans le hall B de l’aéroport de Mérignac pour découvrir les images élégantes de Jacques-Henri Lartigues (« Entre ciel et terre », jusqu’au 17 août).
Et pour le reste, il y a l’embarras du choix : des workshops animés par des photographes professionnels (demain et dimanche), des lectures de portfolios, une université populaire de la photographie (demain à 18h30 à la médiathèque), une soirée cinéma au Mérignac ciné demain à 21h le 28 juin…
Tous les détails sur www.merignac.com 

Photo : Deux clichés signés Françoise Huguier, la grande invitée de ce premier Mérignac Photo Festival © Françoise Huguier / Collection MEP