Du côté des planches bordelaises non plus, il n’y aura pas le temps de s’ennuyer : à peu d’exceptions près, les principaux théâtres de divertissement restent ouverts en juillet et août. Tour d’horizon des pièces estivales.


La principale exception n’est autre que le Théâtre des Salinières, qui baissera le rideau tout le mois d’août, non sans avoir tiré de dernières savoureuses cartouches pour achever sa saison en beauté. Monsieur le directeur, Frédéric Bouchet, paie d’ailleurs doublement de sa personne. D’abord avec son inimitable personnage de « Jouvence la Bordelaise », la poissonnière des Capus au franc-parler tout en bordeluche, de retour dans son solo original – comme toujours rafraîchi au fil de l’actualité. Ensuite en incarnant l’un des protagonistes du « Grand Bain » dans une mise en scène de David Mira-Jover : une pièce inédite à Bordeaux que l’on pourrait sous-titrer « L’été en pente raide » tellement tout déraille à vitesse grand V dès lors que les six amis réunis en vacances découvrent leur piscine désespérément vide. Du très bon Clément Michel, l’homme derrière « Le Carton » (porté à l’écran avec Bruno Salomone et Omar & Fred) et « Une Semaine, pas plus » qu’on a vu tourner dernièrement avec Sébastien Castro. Parfait pour attendre le “blockbuster” de la rentrée, « Grosse chaleur » de Laurent Ruquier.


Le petit Café-théâtre des Chartrons poursuit en juillet avec sa pièce maison, « Toutes les femmes s’en foot », contre-pied au Mondial qui fonctionne fort bien, avant d’enchaîner à la fin du mois sur la première et la plus connue des pièces d’Hugues de Rosamel, « Faux et usages de fous », un face-à-face fou, fou, fou dans la salle d’attente d’un psychiatre.


Dans les trois autres, ceux de Xavier Viton, on a misé avant tout sur les fondamentaux : le couple, dont le public bordelais est friand. Ainsi, le Victoire maintient-il tout l’été à l’affiche son grand succès de l’année, déjà prolongé plusieurs fois, le fameux « Couple mode d’emploi » de Patrice Lemercier, la suite de « Homme-femme mode d’emploi » qui n’évite pas toujours les lieux communs mais sait faire rire grâce à de bonnes trouvailles et un petit côté interactif. Idem au Café-théâtre des Beaux-Arts avec une réussite d’Avignon 2011, « Marié à tout prix » de Nicolas Hirgair, la mission impossible d’un célibataire endurci qui doit trouver l’âme soeur dans les dix jours pour toucher l’héritage de son grand-père.

La carte de l’originalité, c’est le Trianon qui la joue avec ce mois-ci avec la très solide « Panique au ministère » montée à l’origine avec Natacha Amal et Amanda Lear, avant d’embrayer en août avec, non pas une comédie mais le carton de l’année, les célèbres « Monologues du vagin » d’Eve Ensler, qui a joué à guichets fermés sur quasi toutes ses représentations jusqu’ici. • 
Sébastien Le Jeune

Photo : La troupe des Salinières se jette dans « Le Grand Bain » (avec Fred Bouchet, à droite) © Daniel Dicharry