Déjà vu tout ce qu’il y a à voir sur Bordeaux et l’agglo ? Pourquoi ne pas profiter de week-ends ou de vacances pour faire un saut dans les musées du reste de la région ? Petit tour d’horizon non exhaustif. 


Pour cela, on s’appuiera sur les grandes expos d’été recensées par l’Association des conservateurs des musées d’Aquitaine, et on procédera du nord au sud, en débutant par la Gironde. Libourne, tout d’abord, continue l’étroite relation liée avec le Centre Pompidou parisien : après l’accueil du “Beaubourg mobile” l’an dernier, la ville lui offre les murs de la chapelle du Carmel pour « Esprit d’une collection », une sélection de dessins contemporains issus de la donation Florence et Daniel Guerlain, comprenant des oeuvres de Françoise Petrovitch, Wim Delvoye, Joyce Pensato ou encore Javier Perez (1).

Écartons-nous un instant du sentier battu – et des musées – pour un clin d’oeil à l’expo qu’accueille l’Hôtel Ville d’Hiver, à Arcachon, dont on parlé ici récemment : pour « 36 Vues du Bassin d’Arcachon », l’historienne de l’art Christel Haffner Lance y a réuni les somptueuses « Visions japonaises » du Bassin signées Jean-Paul Alaux il y a 105 ans (2), qu’elle a mis en regard avec des toiles de Max Ducos et des photographies de Lyu Hanabasa. 



De la préhistoire au contemporain

Ensuite, cap sur la Dordogne, Les Eyzies-de-Tayac et Périgueux précisément. La première et son Musée national de la Préhistoire présente 25 pièces exceptionnelles de l’art magdalénien, datées d’il y a 15 000 ans (3). Dans la seconde, le musée Vesunna dessiné par Jean Nouvel pour mettre en valeur le site archéologique gallo-romain vaut déjà en soi le détour. Mais avec « L’Empreinte des sensibles » élaborée par le Frac Aquitaine, il prend une nouvelle dimension avec la juxtaposition d’oeuvres contemporaines d’artistes tels Sébastien Vonnier, Serge Provost ou Antoine Dorotte.


Plus bas, dans le Lot-et-Garonne, l’expo majeure est sans nul doute celle du Musée des Beaux-Arts d’Agen qui ouvre l’église des Jacobins à « Aubusson XVII-XXI » balaie en 50 oeuvres cinq siècles du savoir-faire de cette cité parmi les plus réputées au monde pour ses tapisseries – un art toujours vivace, en témoigne l’étonnante « Peau de licorne » de Nicolas Buffe (4). Le tout accompagné d’un reportage photo à Aubusson en 1945 signé Robert Doisneau.

Mais on pourra aussi bifurquer vers Mézin et son Musée du liège : des designers comme Vincent Poujardieu, Xavier Clochard ou Nicolas Lanno (5) s’appliquent à démontrer que le matériau est encore plein d’avenir. Tant qu’à faire, autant bien choisir son jour et s’y rendre le 31 juillet, jour de la première Fête du liège.


Photo, faïence et grosses bébêtes
Direction les Landes, maintenant, où l’on retrouve l’oeil de Doisneau : à Montfort-en-Chalosse, le Musée de la Chalosse, consacré à la vie de pays et des paysans, accroche une quarantaine de clichés du maître, réalisés de 1957 à 1979 autour des « Auvergnats au foirail » (6). Là aussi, le mieux serait d’y atterrir le 26 juillet, lors de la fête du boeuf de Chalosse, qui résonnera comme un écho aux photos de Doisneau.

Plus à l’est, Samadet, cité réputée pour sa faïence, montre au travers de « Signatures landaises », au Musée de la faïence et des arts de la table, combien l’art de la céramique a imprégné tout le département, avec 120 pièces sorties de ses réserves (7).


Enfin, en Pyrénées-Atlantiques, on retiendra Bayonne et le pôle environnement du Muséum d’Histoire naturelle, à la Maison des Barthes, plaine d’Ansot : pour « Duo de bestioles », le sculpteur Alain Burban et le photographe Paskal Martin ont mis en scène des rencontres incongrues entre animaux réels ou mythologiques. Pour ceux qui s’attardent un peu, un programme d’animations jeunesse est proposé du 16 juillet au 20 août. • 


Sébastien Le Jeune


Photo : © 1 : Javier Perez - Centre pompidou - MnAM - CCI / 2 : M. Dubau / 3 : Musée du périgord