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Base sous-marine : d’une guerre à l’autre PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 17 Mai 2011 20:32

La langue espagnole a résonné là il y a bien longtemps. Les murs de la Base sous-marine, construite pendant la deuxième guerre mondiale par 6000 travailleurs réquisitionnés dont 3000 réfugiés espagnols, s’en souviennent encore.

A l’occasion du 80e anniversaire de la proclamation de la Seconde République Espagnole, le site devenu lieu culturel rend indirectement hommage à ces bâtisseurs en programmant une grande exposition consacrée au photojournaliste catalan Agusti Centelles. Ce « Capa espagnol » a vécu la proclamation de la République, la guerre civile contre Franco, l’exil en France, la résistance à l’occupant allemand puis le retour au pays. « La particularité de Centelles est d’avoir vécu ces événements de l’intérieur, explique la directrice de la Base sous-marine Danièle Martinez. Il était lui-même Républicain, il s’est engagé avec son Leica mais aussi en tant que militant.» Combattant, prisonnier, résistant, son histoire personnelle est digne d’un roman et les photos exposées en ce moment ont elles aussi un parcours incroyable : emmenées en exil dans une valise, laissées en dépôt près de Carcassonne et retrouvées par Centelles lui-même après la mort de Franco. Elles portent témoignage d’une époque et des souffrances d’un peuple. Témoignage aussi de la vie qui continue, avec cette belle histoire d’amour fantasmée, dans laquelle fut indirectement impliqué le photographe, et qui est racontée en fin de parcours.

Sous les bombes
En marge des clichés de Centelles, la Base consacre une salle à la mémoire de la ville la plus tristement célèbre de l’histoire de la guerre civile espagnole : Gernika, ville symbole de l’identité basque, bombardée par la légion Condor à la demande du général Franco. Comme Lerida, où s’est rendu Centelles, mais avec la postérité due à l’oeuvre de Picasso qui en a fait un symbole universel des atrocités de la guerre. Dans cette salle est projeté un cour métrage signé Alain Resnais, sur des textes de Paul Eluard dits par Maria Casarès. Entre chaque projection, une bande sonore simule le bombardement. Pour le visiteur enfoncé dans les entrailles de la Base sous-marine, l’effet est saisissant. Tout au long du parcours, la nature du lieu entre en résonance avec les images exposées. Impossible d’alléger le poids de son passé.•
Sophie Lemaire


Jusqu’au 10 juillet à la Base sous-marine. Entrée libre du mardi au dimanche, 13h30-19h. Ce soir à 18h table ronde consacrée à Agusti Centelles à l’Institut Cervantes. D’autres conférences et des concerts sont prévus. www.bordeaux.fr

 

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