Cette fois, elle est sur le devant de la scène. La chanteuse d’origine camerounaise Irma, 23 ans, trace sa route. Après avoir enchaîné les premières parties sur les tournées de Diam’s, M ou Tété, seule en scène avec sa guitare et ses chansons folk, c’est en tête d’affiche qu’elle se produira ce soir à la Rock School Barbey.

Découverte via internet par la maison de disques My Major Company, elle a recueilli en seulement un week-end, parait-il, le soutien d’un nombre d’internautes suffisant pour produire un premier album. Vite financé, «Letter to the Lord» ne s’est pas fait sans mal. Car au delà de sa voix chaude et douce, Irma affirme sa personalité. Entretien.

Cet album est une deuxième version, la première avait été enregistrée aux Etats Unis...
Irma : Oui, une fois le financement bouclé je suis allée l’enregistrer près de New-York avec Henry Hirsh, qui travaille notamment avec Lenny Kravitz. Pour moi c’était un rêve d’aller là-bas ! A l’été 2009 je suis donc rentrée en France avec cet album fini et quand je l’ai écouté ici, je suis tombée de très haut ! Les chansons ne sonnaient plus comme je les avais composées, le son était trop lisse, trop parfait. On ne reconnaissait même plus ma voix.

Quand on est une toute jeune chanteuse, qu’est-ce qu’on fait dans ces cas-là ?
J’y ai pensé pendant des semaines, et puis j’ai fini par le dire à My Major Company. Heureusement ils m’ont suivi et on est repartis de zéro. On a tout réenregistré dans une petite cave transformée en studio à Paris et on a retrouvé ce son plus intimiste que je cherchais. J’ai pu enregistrer sur la guitare de mon père, qui est celle sur laquelle je compose et qui a ce son brut, beaucoup moins leché. Et cette fois pour les arrangements je n’ai pas hésité à dire ce que j’avais en tête. Je n’avais pas osé le faire là-bas. Et je suis contente car au final cet album me ressemble vraiment.

En fait vous n’avez gardé de cette expédition américaine que les photos qui illustrent la jaquette de l’album...
C’est ça (rires) ! Mais j’y ai appris des choses, quand même. C’était ma première expérience en studio et j’ai compris que la musique c’est aussi du boulot ! Et puis je reconnais la qualité de leur travail. Mais ils ont vu arriver une gamine et ils ont pris les choses en main, c’est normal.

«Letter to the Lord», ce n’est pas juste un joli nom d’album. La foi est très importante pour vous...
Oui, mais vous avez raison de dire la «foi», et non la religion. Peu importe ce en quoi on croit ou comment on croit, ce qui est important pour moi c’est d’avoir une force qui vous guide et vous pousse à agir.• 
Recueilli par Sophie Lemaire

Irma, demain soir à 21h à la Rock School Barbey. Tarif : 15€. En dédicace à la Fnac à 17h, entrée libre.