14e édition, 5e site. Le Reggae Sun Ska Festival n’a pas vocation au nomadisme mais il a pris l’habitude des déménagements. Celui-ci a été un peu difficile,  mais le festival est toujours là, bien ancré dans son territoire médocain, bien décidé à en faire une nouvelle fois le pôle d’attraction reggae de l’été.

La ville de Pauillac ayant finalement accepté d’accueillir la manifestation sur son territoire, les organisateurs ont ouvert deux fronts simultanés : celui, habituel, de l’élaboration de la programmation et celui, visiblement considérable, de l’aménagement du site.

Organisateurs et terrassiers
L’édition 2011 du festival se déroulera donc en bord d’estuaire, sur un immense terrain  calé entre les bâtiments de la raffinerie Shell et le ponton Airbus d’où partent les pièces de l’A380. « Bref, entre un site Seveso et un site classé secret défense », s’amuse le directeur technique de la manifestation Arnaud Bengochea. Le feu vert a malgré tout été donné. Autre caractéristique : le terrain en question n’était absolument pas praticable en l’état, partagé entre une forêt laissée à l’abandon et des terrains vagues remplis de détritus, ruines et blocs de béton. Peu importe, les organisateurs ont retroussé leurs manches et positivé. « C’est un bon emplacement, explique le directeur Fred Lachaize. Il est situé tout près de la ville et il permet d’accueillir la totalité du festival sur un terrain d’un seul tenant. Notamment un camping de 8 hectares. Et puis le fait de nettoyer et réhabiliter ces friches à l’abandon colle avec le côté écolo du festival qu’on s’attache à développer ». Depuis le printemps, le grand nettoyage a donc commencé : terrassement, déblaiement, défrichage... Il s’inscrit dans l’orientation développement durable effectivement prise depuis longtemps par le festival (tri et recyclage des déchets, mise en place de transports en commun, économies d’énergie). Sur place on s’active encore, mais  c’est promis : tout sera prêt pour le jour J.

3 jours, 3 scènes, 45 artistes
Côté programmation, le festival conserve la ligne qui a fait son succès : une ouverture à toutes les familles du reggae, du roots au dub en passant par le ska. Et un savant mélange de jeunes groupes de la scène française et de pointures reggae internationales. Dans la première partie, on classera notamment Danakil, porté par le label médocain Music’action. Citons aussi, parmi les 45 groupes et artistes présents, Dub Inc., Toots and the Maytals, Andrew Tosh (fils aîné de Peter Tosh, le rasta de Trench Town) ou encore deux fils du grand Bob Marley:  Stephen et Ky-Mani. La proximité du bourg permettra aussi la tenue d’un festival off sur les quais de Pauillac avec concerts, débats et projections. Le reggae Sun Ska aurait-il enfin trouvé un lieu d’implantation pérenne ? «On va d’abord faire nos preuves cette année, ensuite on verra», répond Fred Lachaize.• SL
Du 5 au 7 août. www.reggaesunska.com