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Miossec à l’horizon PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 30 Septembre 2014 06:00

Il est de retour, le gars du Ponant, et en belle forme. Dans ses valises avant son passage au Rocher de Palmer fin novembre, un album magnifique, « Ici-bas, ici-même », où son amertume de Finistérien se conjugue avec un amour de la vie qu’on ne lui connaissait guère. Entretien.

 

Par rapport au précédent album, très riche, très rock, celui-ci sonne très épuré, très aérien. Vous aviez ça en tête au moment de l’écrire ?

Oui. Après « Chansons ordinaires » – qui reflétait quelque chose que je n’avais jamais connu ado, le côté collectif rock et salle de répèt’ –, j’avais envie d’aller ailleurs, alors je me suis laissé le temps de la gamberge. Disons que, mentalement, je m’étais fixé un “cahier des charges”, avec l’envie de composer tout le disque tout seul, qu’il tienne le choc et qu’il touche des musiciens. Une envie de refaire les choses différemment, de changer de tempo aussi. 



Et c’est là qu’Albin de la Simone entre en scène. Pourquoi lui ?

Ça peut paraître étrange : il n’écoute pas mes disques, je n’écoute pas les siens. Pourtant, plusieurs personnes m’ont conseillé de le rencontrer, à commencer par mon ingé son de tournée, Jean-Christophe Tabuy. Peu après j’ai rencontré Jean-Baptiste Brunhes, pour qu’il soit l’ingé son de l’album, et il m’a parlé d’Albin aussi. Bref, on m’avait préparé le terrain… 
On s’est vus, et il a accepté de venir chez moi pour enregistrer, au milieu de tous mes instruments. J’étais ravi parce que, moi, les studios, monter à Paris, tout ça, ça me fait perdre tous mes moyens. Là, on était là, à deux, à tirer chacun de notre côté, à jeter des idées jusqu’aux prises. Une seule, souvent : il n’y a pas eu de maquette, et beaucoup de morceaux sont des premiers jets – on n’a pas eu à faire et refaire, comme ça se fait d’habitude, et c’était très bien. Albin m’a proposé la plupart des arrangements et, là-dessus, je l’ai trouvé assez bluffant.



Est-ce que vous vous donnerez les moyens de retranscrire ça en concert ?

Oui, parce que j’ai la chance de pouvoir tourner avec cinq musiciens, multi-instrumentistes ce qui permet des permutations, donnant plus de force au disque. Oui, c’est un album plutôt “domestique” finalement – ce que je veux dire, c’est que, dans un bistrot, ça ne passe pas ! (rires). Mais c’est assez drôle comme, en concert, il y a la possibilité, à six, de faire dégager de la puissance à ces morceaux. Et, à l’inverse, ça permet de donner une autre forme à d’anciens morceaux – j’adore ce petit temps où les gens croient en reconnaître un et le « ouais ! » murmuré quand ça se confirme…



Il y a toujours un fond d’amertume dans vos paroles. Pourtant vous semblez plus serein, avoir foi en la vie – la critique, unanime, a parlé de l’album d’un « Miossec apaisé »…

L’amertume, elle a toujours été là. Le doute aussi – ça fait partie du processus normal de création, sinon ce ne serait pas drôle. Les bons retours, ça me conforte dans l’idée qu’il faut se faire un peu confiance. Ça tient aussi d’état des lieux et, là, je dois dire que, oui, je crois en mon avenir. D’une façon générale, quand je regarde notre monde, je fais partie des gens qui sont vraiment catastrophés – à un tel niveau qu’on se demande s’il ne vaut pas mieux en rire pour que ce soit plus confortable. Mais d’un point de vue personnel, j’aime ce que je fais, ça me fait toujours rire, et je suis même impatient d’être au prochain ! (rires)



Justement, vous y pensez déjà, à la suite ?

J’aimerais que ma musique se rapproche un peu de ce que j’écoute en ce moment, du Howlin’ Wolf ou des orchestres de musiques latines du Paris des années 1950, pour leur côté immédiat. Et il se trouve qu’en ce moment, j’ai un super-groupe, excité par le projet, c’est Byzance ! Je compte bien savourer et en profiter de la tournée pour essayer de nouvelles choses. Et diminuer un peu le bla-bla aussi – sortir tous les soirs la même vanne, pour les musiciens c’est dur à la longue. Alors on va faire gaffe de ne pas passer en pilote automatique : c’est une question d’hygiène interne, histoire de pas s’emmerder…




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Recueilli par Sébastien Le Jeune


Miossec, « Ici-bas, Ici-même » (PIAS), en vente à la Fnac, 9,99€
Vendredi 28 novembre au Rocher de Palmer (Cenon), avec Marie Modiano en 1re partie, 20h, 23€ (en vente à la Fnac).

Photo : Miossec a enregistré l’album chez lui, dans le Nord-Finistère, avec Albin de la Simone. © Christophe Acker

 

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